Oran Aujourd'hui

Dérives, défaillances et «clochardisation» avancée…

Il y a quelques jours, une aire de stationnement située en face de la résidence El Bahia et exploitée par des « gardiens de parkings » autoproclamés, a été «récupérée» par le secteur urbain de Sedikia assisté par les services de la police.
Un panneau de signalisation indiquant l’accès gratuit à cet espace de stationnement a été installé sur les lieux. Non loin de là, les résidents des immeubles qui stationnait en cet endroit leurs véhicules durant la nuit , moyennant un bon pécule versé aux gardiens illicites , étaient hier quelque peu inquiets, craignant à juste titre des «représailles» par des actes de vandalisme sur leur voiture.
« On peut comprendre que c’était pour eux un gagne-pain comme un autre, mais encore fallait-il légaliser leur activité et obtenir les autorisations nécessaires pour faire de cet espace une véritable aire de stationnement digne de ce nom…» déclare un habitué des lieux. ll se trouve que la campagne lancée par les services de l’APC visant à «récupérer les parkings gérés illicitement » a fait totalement l’impasse sur les modalités de gestion et d’exploitation de ces espaces urbains pouvant étre dédiés au stationnement. Il s’agit surtout, explique un élu communal, de mettre un terme «au diktat imposé aux citoyens par des individus se proclament gardiens de parkings».
Un diktat qui est depuis longtemps constaté et vécu non seulement au niveau de ces aires de stationnement exploitées illicitement, mais aussi le long des rues et des principales artères du centre ville et des grands quartiers ou la moindre place de stationnement est revendiquée par un gardien, souvent porteur d’un gourdin, au profil menaçant. Mais la pratique est aujourd’hui le plus souvent «admise» par une majorité d’automobilistes qui acceptent de donner une pièce de monnaie au présumé gardien, un peu comme un geste d’aumône à un chômeur ou à un démuni.
La récupération des espaces exploités en aires de stationnement par des gardiens autoproclamés est évidemment une action à soutenir et à encourager. Mais pour les «mauvaises langues» locales, ce genre de campagne ne reflète en rien une réelle stratégie d’assainissement et de gestion globale du cadre urbain gangréné par toutes sortes de dérives et de défaillances entraînant une «clochardisation» devenue irréductible… Comment, se demandent bon nombre d’Oranais, une APC qui a été «délestée» de son ancien grand marché de vente de véhicules d’occasion, de son magnifique édifice des halles centrales aujourd’hui démoli, de ses infrastructures sportives, de son grand centre équestre d’Es sénia, et de bien d’autres actifs immobiliers, pourrait retrouver un équilibre et une crédibilité en récupérant quelques espaces publics jusqu’ici abandonnés et squattés par des indus exploitants de parking autoproclamés ?
Par S.Benali

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