Oran

Déséquilibre entre l’offre et la demande à propos du logement social à Aïn El Türck : le bout du tunnel s’éloigne-t-il ?

Maigre pitance, serions-nous tentés de dire, au regard du quota existant ou celui en cours de réalisation, de logements sociaux destinés aux habitants de la daïra d’Aïn El Türck, toutes communes confondues.

Le déséquilibre entre l’offre et la demande, va réclamer une ingéniosité sans faille des pouvoirs publics pour satisfaire la forte demande qui pèse sur le logement social.
Il faut de prime abord noter que les communes de la daïra d’Aïn El Türck, dont les populations ont quadruplé lors de ces deux dernières décennies pour des considérations socio-économiques, n’ont pas eu la part du lion en termes de programmes de logements sociaux et autres et ce, comparativement à d’autres daïras de la wilaya d’Oran et même du territoire national.
Absence suffisante de foncier et/ou, politique volontariste des anciens élus locaux qui n’auraient pas suffisamment accès leur stratégie sur ce volet social, le logement social est demeuré le parent pauvre dans la planification et l’élaboration des plans directeurs d’urbanisme.
Là, où certains parmi les anciens gestionnaires locaux, ne concevaient pas l’idée, au demeurant légitime, de voir la contrée balnéaire se métamorphoser en une vaste cité dortoir, d’autres, percevaient autrement les choses, en permettant le contraire, comme en atteste la naissance, dès les années 90, d’une multitude de centres de recasement et de cantonnements illicites, dont certains subsistent, à l’heure actuelle et auraient pu s’amplifier davantage, n’était-ce la réactivité des pouvoirs publics pour endiguer le fléau.
De ce fait, la surpopulation a été inéluctable, l’accroissement du taux des habitants s’est envolé, le nombre de demandeurs a pris une trajectoire exponentielle, pendant qu’en face, les réserves foncières urbanisables s’amenuisaient et s’étiolaient drastiquement pour des raisons que nul n’ignore, à savoir la prédation maffieuse.
Aujourd’hui, la situation est telle qu’avec plus de 15.000 dossiers de demandeurs de logements sociaux sur la table, aucune commune, n’est en mesure d’y répondre concrètement.
Qui satisfaire et qui rejeter, quand les trois quarts des demandes sont légitimes ? Seuls 500 logements sociaux sont disponibles actuellement à Bousfer, plus précisément dans localité de Fellaoucen, plus connue sous l’appellation d’El Qaria que l’on peine à distribuer, face au nombre irréaliste des demandeurs, plus de 40.000, selon un chiffre approximatif.
Cent autres unités sont en cours de réalisation dans la commune d’Aïn El Türck dont le taux d’avancement ne dépasse guère les 12% qui nécessiteront au moins 12 à 18 mois pour leur réalisation, si aucune contrainte ne vienne (re) freiner le projet.
Dans la même commune, plus précisément au quartier d’El Bahia, 300 autres unités sont à l’arrêt, après une reprise du chantier par une nouvelle entreprise de réalisation qui a fait preuve de bonne volonté pour l’achèvement de ce vieux programme de plus de 12 années, avant de voir ressurgir des considérations rocambolesques ayant conduit à leur stagnation.
Pour ces deux programmes, plus de 5.000 demandes de logements, remontant pour leur majorité à l’année 1993, sont déposées sur le bureau de la daïra.
Dans la commune d’El Ançor, après la distribution, l’été passé, de 450 logements sociaux suite à l’intervention du wali d’Oran, 50 logements restants, objets de recours, attendent vainement d’être expédiés.
In fine, la question qui se pose, est celle de savoir comment résoudre cette inéquation, quand d’une part, le total des logements réalisés et ceux projetés est faible, et de l’autre, se présente, un nombre impressionnant de demandeurs.
Conscients de la situation existante, nombre de requérants, voient le bout du tunnel s’éloigner.
A moins que, et considérant la volonté des pouvoirs publics à apporter des solutions à cette problématique, de nouveaux programmes de logements sociaux, soient inscrits.
Karim Bennacef

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