Le seul fait de savoir que les 11 unités de dessalement réparties sur 9 wilayas de la côte maritime ont une capacité de production totale de 2,1 millions de m3/j d’eau dessalée, on mesure l’ampleur du travail qui reste à abattre.
L’option du dessalement d’eau de mer pour la consommation domestique du produit vitale n’est pas seulement une alternative sérieuse à la sécheresse endémique qui sévit dans le pays, elle participe aussi et surtout d’une vision stratégique destinée à sécuriser l’approvisionnement de villes côtière en eau sur le long terme. L’Algérie, qui se trouve sur la région du monde, la plus touchée par le réchauffement climatique, est tenue de trouver une solution définitive à la question de la raréfaction du précieux liquide.
Le déficit hydrique que vit le pays présentement avec des barrages remplis à, à peine, 40 % en plein hivers annonce à court terme une catastrophe majeure si d’ici l’été, il ne tombe pas assez de pluie pour permettre au pays de passer le cap de la saison sèche. La situation sera d’autant plus dramatique que l’actuelle réserve de l’Algérie en matière d’eau dessalée ne suffira jamais à se poser en appoint, histoire de limiter les dégâts.
C’est autour de cette crise majeure annoncée que les ministres de l’Energie et des Mines et des Ressources en eau, ont co-présidé, hier à Alger, une réunion de travail, consacrée à l’examen des moyens de renforcement des capacités nationales de dessalement d’eau de mer.
L’intitulé de la rencontre ne répond pas au besoin immédiat, mais peut constituer un sérieux trop-plein pour une action future et durable, à même d’en finir avec le stress hydrique.
Le Communiqué du ministère de l’Energie et des Mines qui a sanctionné cette réunion, souligne la participation du PDG de l’Algérian Energy Company (AEC) et le DG de l’Algérienne des Eaux (ADE).
La réunion a évoqué en particulier l’état des stations de dessalement d’eau de mer, notamment celle de Souk Tleta et de Magtaa ainsi qu’aux modalités de lancement des nouveaux projets d’unités de dessalement inscrits dans le programme du gouvernement. Soulignant l’importance du programme de dessalement d’eau de mer, qui constitue une «option stratégique» retenue par le gouvernement pour la sécurisation de l’alimentation en eau potable, les deux ministres ont relevé «l’important apport» de la production d’eau dessalée des 11 unités dans l’offre nationale d’eau potable.
Ils ont, dans ce cadre, insisté sur la «nécessité d’engager, rapidement, avec toutes les parties concernées, des actions concrètes et de mener une réflexion approfondie afin d’assurer la sécurité nationale d’approvisionnement en eau potable», rapporte le communiqué.
Mais même si le ton était, hier, quelque peu à l’optimisme, le seul de fait de savoir que les 11 unités de dessalement réparties sur 9 wilayas de la côte maritime ont une capacité de production totale de 2,1 millions de m3/j d’eau dessalée, on mesure l’ampleur du travail qui reste à abattre pour sécuriser les 30 millions d’Algériens qui vivent sur la bande littorale et une partie des hauts plateaux et qui ne dépendent que des eaux de pluie, qui se font de plus en plus rare, pour survivre.
Yahia Bourit