Discours et agitations stériles
Les services de l’APC d’Oran ont annoncé la semaine dernière que «d’importants travaux d’aménagement du marché de Medina Jdida et de ses environs» seront lancés prochainement dès l’achèvement d’une «étude pour la réhabilitation» de ce grand marché et du cadre urbain dans ce quartier historique de la ville d’Oran.
«Cet aménagement est prévu pour le mois de février ou au plus tard mars 2024» indique la même source, qui souligne l’importance de ces travaux «inscrits dans le cadre des grands projets de la ville d’Oran».
Sans toutefois préciser que cette opération, programmée depuis déjà plusieurs années, était dans un passé récent évoquée en perspective des Jeux Méditerranéens devant initialement se dérouler en 2021 à Oran.
On se souvient d’ailleurs de cet ancien wali d’Oran, qui avait annoncé en mars 2018 le lancement imminent d’une étude d’aménagement de ce site urbain à Medin Jdida, persuadé semble-t-il que tous les acteurs concernés lui communiquait des données fiables et crédibles sur le calendrier et le programme d’actions retenu pour le développement et l’embellissement urbain de la cité.
Malheureusement, lui, comme ses prédécesseurs, ignoraient sans doute l’ampleur des carences, du laxisme et des renoncements qui pénalisent de nombreuses opérations d’aménagement à ce jour abandonnées ou oubliées pour d’obscures raisons bureaucratiques, administratives et financières.
L’ancien wali d’Oran avait pourtant bel et bien affirmé à l’époque, lors d’une visite au quartier de Medina Jdida, qu’une étude d’aménagement urbain serait en cours de lancement, ajoutant que des travaux seront engagés pour réhabiliter le site «tout en préservant son cachet architectural et son identité sociale».
On sait que le quartier de Medina Jdida avec son marché était il n’y a pas si longtemps l’un des espaces commerciaux les plus fréquentés de toute la région, attirant des visiteurs venus de toutes les wilayas et même parfois des touristes.
Evoquant cette énième annonce de réhabilitation du marché de Medina Jdida, des «mauvaises langues» locales sirotant leur café matinal s’empressent d’ironiser sur le sujet, estimant que «les discours sans fondements et les agitations stériles» sont devenus depuis longtemps le «sport favori» de bon nombre d’élus qui se succèdent aux commandes de l’APC.
Et pour illustrer leur propos, ils citent dans le désordre diverses opérations urbaines retardées, mises en échec ou abandonnées, allant de l’aménagement du marché de la rue des Aurès, ex-la Bastille, à l’achèvement du complexe culturel de Haï Sabah, en passant par l’Hôtel de Ville fermé depuis des années, la mosquée du Pacha qui s’effrite, ou encore la carcasse de l’ex-hôtel du Châteauneuf qui nargue le regard des Oranais et des visiteurs depuis bientôt…
cinquante ans ! Qui dit mieux ?
Par S.Benali