Oran Aujourd'hui

Le recul des valeurs de la citoyenneté

La «récupération» des espaces squattés par les commerçants, notamment les cafétérias, les restaurants, les crémeries , les revendeurs d “électroménager, les mécaniciens, les menuisiers, et bien d”autres activités, a toujours été inscrite en dossier prioritaire et urgent par tous les élus qui se sont succédés aux commandes de l’APC d’Oran. La semaine dernière, la Commission de l’environnement de la nouvelle assemblée locale a annoncé à son tour l’intensification des opérations de contrôle et d’assainissement des espaces publics, des trottoirs et de la chaussée occupés par les commerces légaux ou illicites qui entravent la liberté de circuler ou de stationner librement. Mais curieusement, encore une fois, ces mesures de gestion élémentaire du cadre urbain collectif sont annoncées comme inscrites au registre des préparatifs des prochains Jeux méditerranéens. Il s’agit, selon le discours de bon nombre d’élus et de gestionnaires locaux, de «redorer l’image de la ville» ternie par l’anarchie et la clochardisation dans un grand nombre d’endroits susceptibles de choquer le regard des prochains touristes et visiteurs qui sont annoncés. A cet effet, des sources communales précisent qu’une commission sera installée et qu’un cahier des charges sera élaboré pour la concession des espaces pouvant être occupés légalement par des gérants de cafés, restaurants et crémeries. Ce qui, entre autres, peut contribuer à une amélioration de la situation financière de l’APC. Les nouveaux élus annoncent que des sanctions, des mises en demeure et des amendes seront prises contre les contrevenants, car, disent-ils, «la loi est claire, s’agissant d’un trottoir le commerçant n’a pas le droit d’occuper l’espace réservé à la circulation des piétons». Evoquant cette information publiée jeudi dernier sur la presse locale, un groupe de retraités résidents au quartier HLM/USTO ne cachaient pas leur mécontentement, voire leur colère, en pointant du doigt l’état des lieux de leur quartier, aux proches alentours du marché couvert fermé depuis des lustres, et des abords de la mosquée occupés depuis des années par des nuées de marchands illicites. Des fruits et légumes à la vaisselle en passant par la quincaillerie et les jouets, de véritables chapiteaux en toile sont ici érigés sur la chaussée, obstruant la circulation des véhicules et des passants. «Et dire qu’à chaque fois on nous promet de sévir …» lance un habitant blasé par les discours et les promesses sans lendemain des acteurs municipaux en charge des préoccupations citoyennes. Malgré les efforts engagés par les autorités locales pour lutter contre l’occupation et l’exploitation illicite de l’espace public, le fléau semble lui aussi installé en fatalité irréductible, forgée par le laxisme, l’impunité, et le recul des valeurs de la citoyenneté et du vivre ensemble.
Par S.Benali

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