Eau potable: vers un retour aux longues pénuries ?

Depuis plusieurs semaines, les coupures d’eau prolongées dans les robinets ne cessent de susciter l’agacement et parfois la colère des Oranais privés de ce précieux liquide parfois durant plusieurs jours consécutifs.
Un nouvel et énième arrêt total de la station de dessalement d’eau de mer d’El Mactaa a été timidement annoncé par la Société de l’eau et de l’assainissement d’Oran (SEOR) pour expliquer les perturbations dans la distribution de l’eau potable aux abonnés de la zone est de la wilaya et de certains quartiers de la ville d’Oran.
Mais dans les grandes cités d’habitat de la zone USTO, beaucoup de citoyens n’arrivent pas à comprendre pourquoi ce énième arrêt dit «programmé» est à chaque fois évoqué, depuis des mois, pour expliquer, ou tenter de justifier les coupures d’eau dans les robinets.
Dans certains immeubles de la cité haï Sabah et au quartier de Belgaid, même les citernes installées sur les terrasses se vident plus rapidement que d’habitude.
Les interrogations, et les inquiétudes sont palpables, surtout parmi les nouveaux foyers qui n’ont pas connu les vieilles et tristes périodes où il ne fallait pas rater l’arrivée de l’eau pour la corvée du remplissage des baignoires et des jerricans durant la nuit.
Ici et là on assiste aussi au retour des colporteurs, au volant d’un camion ou d’un tracteur transportant une citerne dite «d’eau douce», en référence à l’ancienne époque où seule l’eau saumâtre coulait de temps en temps dans les robinets.
Dans certains quartiers et grandes cités d’habitat, comme les HLM/USTO, les vieux retraités jouant aux dominos ne cachent pas leur colère et leur inquiétude face à ce «retour de la pénurie d’eau», un fléau que l’on croyait définitivement effacé du paysage social.
Pour calmer les esprits, certains rappellent aux plus énervés que l’Etat a engagé au niveau de la wilaya d’Oran d’autres projets de dessalement d’eau de mer qui seront bientôt livrés pour résorber le déficit.
Malgré cela, beaucoup affichent leur crainte et leur pessimisme en se demandant pourquoi la grande station de dessalement d’El Mactaa, depuis son entrée en service, ne cesse de connaître des arrêts de plus en plus fréquents pour diverses sortes de panne dont l’origine reste inconnue du grand public.
Des problèmes de maintenance, d’ordre technique ou organisationnel, qui ont été souvent évoqués et pointés du doigt par les médias.
Mais au delà des spéculations, des hypothèses non fondées et des ragots autour de prétendus «complots», les Oranais anonymes condamnent surtout les retards, les malfaçons et le manque de sérieux et de rigueur constatés trop souvent dans le lancement et la réalisation des projets initiés à Oran depuis des décennies.
Par S.Benali