Échecs et balbutiements dans la politique de réhabilitation de vieux édifices…
En mai 2010, il y a près de quinze ans, au détour d’une rencontre ayant regroupé, à Oran les ministres de l’Environnement de 10 pays de la Méditerranée, le wali d’Oran en poste à l’époque avait fièrement annoncé aux journalistes présents qu’un « observatoire méditerranéen de l’environnement » sera réalisé et implanté à Sidi El Houari, au niveau de la vieille enceinte de l’ex-hôpital Baudens à Sidi El houari, abandonnée et délabrée depuis des lustres.
Il s’agira, avait affirmé l’ancien responsable local, de créer un grand jardin méditerranéen et des structures d’accueil pour l’activité de tous les acteurs associatifs impliqués dans la protection de la nature et de l’environnement. Ce projet environnemental, avait-il précisé, a déjà trouvé des sources de financement grâce notamment à la coopération avec l’Union européenne. On se souvient que ce projet, ou plutôt cette idée de création d’un « Observatoire méditerranéen de l’environnement » au niveau du vieux bâtiment de l’ancien hôpital Baudens a été annoncée au détour de la visite à Oran du célèbre acteur Schwarzenegger, président de l’ONG R20 pour le climat.
On sait que l’ex-hôpital Baudens, une ancienne structure médicale militaire datant de l’époque coloniale était jadis cité en modèle et en référence pour la qualité des structures d’accueil et la performance de ses prestations. Aujourd’hui encore, en France et aux Etats unis, il existe des praticiens et des spécialistes de renom qui avaient fait leurs classes dans cet établissement et qui témoignent de la renommée de ce vieil établissement médical implanté sur un site, à nul autre pareil, entre la mer et la montagne.
Malheureusement, le site abandonné, comme bon nombre d’autres bâtisses inscrites parfois au patrimoine architectural de la ville et même classées au registre des édifices à préserver et à protéger, n’a jamais pu être réhabilité à travers un projet d’aménagement crédible et sérieusement pris en charge. Après cette annonce en 2010 par un ancien responsable local d’un observatoire de l’environnement à l’ex-hôpital Baudens, cinq ans plus tard, en 2015 ce fut une autre nouvelle idée de transformation de l’ancien hôpital en «musée régional de l’histoire».
On disait même à l’époque qu’une enveloppe de 45 millions de dinars a été dégagée pour la direction de la culture afin de financer la phase études de ce projet. Pourquoi et comment, en l’espace de cinq ans à peine, est-on passé d’un projet d’observatoire méditerranéen à celui de musée régional? Quelles étaient les motivations réelles des décideurs et des acteurs impliqués dans ces choix et ces effets d’annonces aux contours opaques devant surtout engager de coquettes dépenses publiques?
Ce projet de « Musée » avait été par ailleurs une première fois proposé pour un autre site, celui de l’ancienne forteresse espagnole de Santa Cruz au sommet du Murdjajo. Un site sublime dominant la ville qui reste lui aussi pénalisé par des échecs et des balbutiements en matière de projets d’aménagement et d’embellissement.
Par S.Benali