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Situation épidémiologique en Algérie due à la Covid-19:
«Elle est inquiétante mais pas alarmante»

Suite à la hausse des cas confirmés de contamination par le coronavirus, enregistrée depuis plus d’un mois, les professionnels de la santé ont mis en garde contre l’abandon des mesures barrières.

Alors que les chiffres des contaminations de la souche initiale du Sars-Covid-2 et des différents variants du coronavirus ont enregistré un rebond ces dernières semaines, les appels ont été multipliés afin que les mesures de prévention et de protection soient de nouveau appliquées. Avec un relâchement presque total constaté dans plusieurs wilayas du pays, certains spécialistes n’ont pas écarté l’arrivée de la 3e vague du virus mortel.
Un nouvel avis d’un spécialiste considère la situation épidémiologique actuelle dans le pays «inquiétante mais pas alarmante». Il s’agit du Pr Amar Tebaïbia, président de la Société algérienne de médecine interne (SAMI), qui a indiqué vendredi dernier, au deuxième jour du 26e congrès de la SAMI, que «la situation épidémiologique du coronavirus est inquiétante mais pas alarmante. Elle peut s’empirer ou se stabiliser». Celui qui occupe aussi la fonction de chef de service de médecine interne à l’établissement hospitalier d’El Biar (Alger) a affirmé que la situation est jusque-là maîtrisée, précisant que les chiffres enregistrés au niveau de son service reflètent la situation épidémiologique en Algérie. Évoquant les statistiques de l’établissement dans lequel il exerce, le Pr Tebaïbia a fait état d’une moyenne quotidienne de 10 cas de coronavirus depuis près d’un mois et demi, après une stabilisation de la situation ces derniers mois.
Comme ce fut le cas pour ses collègues dans le secteur de la santé, le spécialiste a pointé du doigt l’abandon des mesures barrières à l’origine du rebond des contaminations. Cette «reprise» des contaminations est due au non-respect des mesures préventives contre le coronavirus et au non port du masque, suite à la levée du confinement dans la majorité des régions du pays», a-t-il affirmé. L’intervenant a soulevé, par ailleurs, un problème rencontré dans les établissements hospitaliers, à savoir la limitation de places de réanimation. Cette situation est due à la reprise des autres activités, alors qu’elles étaient gelées durant plusieurs mois depuis le début de la pandémie en Algérie.
Quant à la vaccination, il a affirmé que le vaccin réduirait les risques de contamination. Alors que le diabète et les autres pathologiques chroniques dont l’hypertension constituent des facteurs à risque pour les patients contaminés par la Covid-19, le Pr Tebaïbia annonce que son service a lancé des études dans ce sens. Il a précisé que ces études et recherches ont été lancées et «s’étalent sur une durée de 3, 9 et 12 mois, pour suivre les 1000 cas pris en charge lors de la première vague de la crise sanitaire».
Évoquant les résultats des premières études, il a affirmé que l’âge est un facteur important en ce qui concerne la prise en charge des patients. «Les premières études ont fait ressortir le facteur «âge» (+ 75 ans) comme principale cause du décès de nombreux patients», a-t-il souligné.
Par ailleurs, le spécialiste a salué l’initiative du ministère de la Santé qui a lancé un guide destiné à la prise en charge post covid-19, destiné aux personnels de la santé, notamment ceux intervenant dans la prise en charge et l’orientation des malades souffrant des séquelles réversibles de la Covid-19 également connues sous le nom de Covid long ou syndrome post-Covid. Alors que le Pr Tebaïbia a contribué à l’élaboration de ce guide, celui-ci aura la mission de coordonner les efforts déployés dans le cadre de la stratégie de prise en charge des séquelles de la Covid-19 chez les patients de différents âges notamment les personnes âgées, les malades chroniques et les sujets présentant de nouveaux symptômes.
De son côté, Pr. Boudjela Mohamed Amine, le chef de service de médecine interne à l’hôpital Bologhine Ibn Ziri (Bainem), est revenu sur la question des risques du coronavirus sur les malades chroniques. Il a ainsi affirmé que «le diabète, l’hypertension et l’obésité sont des maladies qui font augmenter la gravité de covid-19 et sont souvent considérés comme des facteurs létaux». Selon le spécialiste, se conformer au traitement et aux conseils du médecin «est le meilleur moyen pour réduire le risque d’infection à la covid-19», citant d’autres «aspects» dont «la prédisposition» au coronavirus. Il a précisé que «la prévention est l’unique moyen» à même d’éviter l’infection à la covid-19″, affirmant qu’atteindre «l’immunité collective» à travers la vaccination et celle acquise après la première vague sont «très importantes, étant donné que le taux de réinfection au virus est proche de 0%».
Le Pr. Boudjela a mis l’accent sur l’importance de l’élaboration d’une stratégie en matière de vaccination basée sur des indicateurs et des données logistiques et pratiques permettant d’établir un équilibre entre la vitesse de propagation de la Covid-19 et la célérité dans la maîtrise de l’opération de vaccination.
Il a enfin qualifié, à cet effet, l’opération de vaccination contre la Covid-19 en Algérie de «réaliste et efficiente» par rapport aux capacités actuelles, en ce sens que les responsables du secteur «tentent de parvenir au meilleur résultat possible à travers la vaccination des catégories qui en ont plus besoin et celle non encore infectées par la covid-19».
Samir Hamiche

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