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En prévision du Ramadhan : lancement d’un vaste plan de lutte contre la spéculation

En prévision du mois sacré du Ramadhan, la direction de commerce de la wilaya d’Oran s’apprête à mobiliser des brigades sur le terrain pour assurer les opérations de contrôle du marché des produits de large consommation.

«Une vaste campagne de sensibilisation des commerçants sera lancée dans le but de préserver la stabilité des prix et lutter contre toute forme de spéculation en prévision du mois de Ramadhan», apprend-on de la direction de commerce. Conséquence de l’inflation, les prix des produits alimentaires de base sont de plus en plus élevés. Mais l’inflation n’explique pas tout. A Oran, il y a des pratiques abusives sur les prix.
A l’approche du Ramadan, les produits de consommation courante sont parfois proposés à un prix trop cher. C’est le cas par exemple du prix de la viande de poulet qui a flambé  cette semaine pour atteindre un record de 470 dinars le kilogramme. Le prix des œufs est passé de 15 dinars à plus de 20 dinars l’unité, soit une hausse de 30% en quelques mois. Prisé par les ménagères pour la confection de gâteaux, le kilo d’arachides est passé de 250 dinars à 500 dinars, soit une hausse à 100% en quelques mois.  L’organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur, et son environnement (APOCE) a estimé que «certains commerçants profitent et augmentent les prix d’une façon injustifiée». «Actuellement, il y a une folie des prix. Il n’y a aucune limite. La lutte contre ces pratiques abusives doit s’intensifier», pointe du doigt l’Apoce.
«La loi sur la spéculation stipule clairement que toute vente d’un produit quel qu’il soit, au-dessus du prix habituel est une infraction. La spéculation ne se limite pas seulement à la constitution de stocks pour des visées spéculatives. La vente d’un produit à un prix inhabituel constitue un délit. Cette loi est suffisante pour lutter contre ce fléau des prix abusifs», estime l’Apoce. «Une commission qui regroupe des représentants de la Direction locale de Commerce, des syndicats des commerçants, des associations de consommateurs, etc… peut-être mise en place. Á chaque fois qu’il y a une plainte d’un citoyen, cette commission doit se déplacer sur les lieux du litige pour vérifier si le prix est habituel ou pas», plaide l’Apoce. Cette association souligne «la nécessité d’affiner la réglementation car tout peut être amélioré. Le plus important est que la pratique des prix inhabituels et abusifs doit être sanctionnée.»               Faut-il encadrer et plafonner les prix de tous les aliments de base ?
«L’APOCE a été la première organisation à avoir demandé le plafonnement de la marge bénéficiaire sur les ventes des biens et sur les services comme par exemple les légumes de saison, les pâtes alimentaires etc…», affirme cette organisation qui précise que «la marge bénéficiaire devra varier selon les produits».
«Nous sommes prêts à accepter des marges bénéficiaires allant jusqu’à 50% entre le producteur et le consommateur. Il y a malheureusement des produits qui connaissent des marges bénéficiaires allant jusqu’à 1000% entre le producteur et le consommateur», regrette l’Apoce.
La loi permet l’autosaisie du Parquet face à ces crimes. Si le délit concerne des produits de base comme les céréales et leurs dérivés, le lait, l’huile, le sucre et les légumineuses, la peine peut aller jusqu’à 20 ans de prison assortie d’une amende de 10 millions de DA. Cette peine pourrait être portée jusqu’à 30 ans de prison avec une amende de 20 millions de DA. Cette peine pourrait être portée à la réclusion à perpétuité si le crime est commis par un groupe criminel organisé. Les associations peuvent se constituer partie civile devant les juridictions pour les affaires liées aux crimes spéculatifs.

Imad T

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