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Bombardements meurtriers marocains contre des civils de trois pays de la région:
L’Algérie condamne énergiquement

Pour le ministère des Affaires étrangères, «ces pratiques belliqueuses s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’Etat et prennent les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires passibles de poursuites devant les organes compétents du système des Nations unies.»

Un deuxième bombardement marocain ciblant deux camions en territoire mauritanien, quelques mois après la frappe qui a coûté la vie à trois camionneurs algériens, a fait réagir, avant-hier soir, le ministère des Affaires étrangères. Dans un communiqué rendu public, le département de Ramtane Lamamra a condamné «énergiquement les assassinats ciblés commis au moyen d’armes de guerre sophistiquées».
Le communiqué des AE cible ouvertement le Maroc. En effet, la même source précise clairement que «le Royaume du Maroc» a procédé, «en dehors de ses frontières internationalement reconnues», à ce bombardement «contre des civils innocents, ressortissants de trois pays de la région». L’accusation, confirmée par des moyens qui ne suscitent aucun doute, montre, si besoin, le caractère belliciste du Maroc qui ne tolère pas du tout une intégration économique maghrébine. Il faut savoir que les camions bombardés convoyaient des biens exportés par l’Algérie vers la Mauritanie. Il n’est pas exclu de penser que cette frappe soit destinée indirectement à stopper le grand projet de route reliant Tindouf à une ville mauritanienne. Une grande réalisation en perspective, destinée à densifier les échanges algéro-mauritaniens.
Pour le ministère des Affaires étrangères, «ces pratiques belliqueuses s’apparentent à des actes répétitifs de terrorisme d’Etat et prennent les caractéristiques d’exécutions extrajudiciaires passibles de poursuites devant les organes compétents du système des Nations unies.» Cela veut-il dire que l’Algérie entend saisir ces instances pour poursuivre le Maroc pour ces crimes abjects ? Il est trop tôt pour le dire, car ce genre de démarches exige la réunion de preuves intangibles et prennent du temps. En attendant, le communiqué qualifie l’attitude du Maroc d’ «acharnement contre des civils à travers des homicides intentionnels et prémédités» et affirme que ce comportement «constitue une violation systémique grave du droit humanitaire international qui doit être vigoureusement dénoncée et résolument dissuadée».
Le communiqué relève que «cette fuite en avant de la puissance occupante marocaine constitue un défi persistant à la légalité internationale et expose la région à des développements particulièrement dangereux». La même source fait observer que l’«aventurisme que portent les visées expansionnistes» du Royaume du Maroc doit interpeller le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, «dont la mission et les efforts d’apaisement se trouvent sérieusement hypothéqués par ces atteintes graves et répétées à la sécurité dans les territoires sahraouis occupés et leur voisinage immédiat avec des risques sérieux de dérives régionales potentiellement périlleuses».
Avec cette deuxième attaque en quelques mois, le Makhzen entend traîner la région vers une situation de guerre, ce qui n’arrange aucun pays du Maghreb. Pareille perspective ferait exploser toute la région, provoquant misère et désolation pour les peuples qui n’aspirent en définitif qu’à la prospérité.
Il faut croire que cette idéal n’est pas dans l’agenda d’un roi milliardaire qui conduit son propre pays vers l’implosion et entend emporter tout le Maghreb grâce à une alliance diabolique tissée avec Israël.

Yahia Bourit

 

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