Energies renouvelables : grandes disparités dans les flux d’investissements entre pays du Nord et pays du Sud
Des investissement annuels mondiaux de l’ordre de 5.000 milliards de dollars en moyenne à l’horizon 2050 sont nécessaires pour maintenir le monde sur la bonne voie pour réaliser une transition énergétique conforme au scénario de 1,5 degrés C, indique l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), qui met en garde contre les disparités actuelles dans la répartition des investissements entre les pays du Nord et du Sud.
« Maintenir le monde sur la bonne voie pour réaliser une transition énergétique conforme au scénario de 1,5 degrés C présenté dans les Perspectives de transition énergétique mondiale 2023 de l’IRENA, nécessitera un investissement cumulé de 150.000 milliards de dollars US, soit une moyenne de plus de 5.000 milliards de dollars US par an entre 2023 et 2050 », souligne l’IRENA dans son dernier rapport intitulé « le paysage mondial de financement des énergies renouvelables 2023 ».
Relevant le niveau record enregistré par les investissements dans la transition énergétique en 2022 à 1300 mds de dollars (+19%), l’IRENA estime qu’au total 47.000 milliards de dollars supplémentaires d’investissement sont nécessaires d’ici 2050 pour rester sur la trajectoire de 1,5 C.
Selon ce même rapport, il existe une grande disparité dans la répartition des investissements consentis dans le domaine des énergies renouvelables à travers le monde, car « plus de 50 % de la population mondiale, résidant principalement dans les pays en développement et émergents, n’a reçu que 15 % des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables en 2022 ».
Ainsi, l’Afrique subsaharienne a reçu moins de 1,5 % du montant investi à l’échelle mondiale entre 2000 et 2020, ajoute cette agence qui souligne que les investissements dans la région sont en baisse, « malgré la prise de conscience généralisée engendrée par la pandémie de COVID-19 du rôle essentiel que joue l’énergie dans les soins de santé, l’assainissement, les télécommunications et les moyens de subsistance résilients ».
A l’échelle mondiale, a-t-on ajouté, le secteur privé a investi 75 % du total des investissements entre 2013 et 2020, dans un contexte où les capitaux privés affluaient vers les technologies et les pays les moins risqués, mettant en évidence « la nécessité d’investissements publics accrus ».
L’IRENA a plaidé en ce sens pour une collaboration internationale renforcée, notamment une augmentation substantielle des flux financiers du Nord vers le Sud, pour mobiliser les financements de manière plus équitable et plus efficace.
Organisation intergouvernementale regroupant 168 pays plus l’Union européenne, l’IRENA axe sont travail sur la coopération internationale en accompagnant les pays dans leur transition énergétique et en favorisant l’adoption généralisée et l’utilisation durable de toutes les formes d’énergies renouvelables notamment la bio-énergie, l’énergie solaire et éolienne et la géothermie.