EDITO

Entre fièvre acheteuse et rumeurs

A deux ou trois jours du Ramadhan, les Algériens n’ont pas fini de se préparer à ce mois sacré dans les meilleures conditions possibles. Et par conditions on entend bien sur les produits alimentaires. La ménagère stressée donne l’impression de manquer de tout, ou de n’avoir pas tout. Les rumeurs de pénurie et les vraies pénuries ne sont pas faites pour arranger les choses.
Une situation qui dérègle complètements les habitudes de consommations des familles algériennes et créent de facto une situation de manque de plusieurs produits sur le marché national. Et en ce sujet, l’huile de table tient la palme d’or. A tout arrivage de cette matière, dans tel ou tel surface commerciale, c’est le rush assuré. Des centaines de bidons d’huile s’envolent comme par enchantement en moins d’une à deux heures au maximum. Et rares sont ceux qui se contentent d’un seul bidon. Certains, par différents subterfuges, n’hésitent pas à acheter jusqu’à cinq bidons. Il en est de même du lait en sachet où beaucoup stockent dans leur scongélateurs jusqu’à 10 sachets de lait et même plus.
Une fièvre acheteuse qui complique encore plus une situation qui n’a pas été stabilisée depuis plusieurs mois. Elle se complique davantage en cette veille du mois de Ramadhan. Malgré la hausse des prix, les Algériens ne changent rien à leur consommation souvent excessive et ils en font encore plus quand il s’agit du Ramadhan. Tout est acheté en quantité, comme c’est le cas pour le pain où on assiste au pic du gaspillage de cette matière. Des millions de baguettes sont jetés quotidiennement et cela ne décourage nullement nos compatriotes qui refont le même geste le lendemain et pratiquement tout le mois sacré.
Ce Ramadhan qui s’annonce, ne dérogera pas à la règle. Il le sera d’autant plus que le marché connait une dérégulation pesante depuis un long moment déjà. Une aubaine pour les spéculateurs qui ne cessent de sucer le sang du pauvre citoyen, qui en souffrira encore et encore durant ce mois spécialement.
Il reste juste à espérer que cette fièvre des achats, mais aussi des prix et de la pénurie (réelle ou organisée) disparaitra juste après la première semaine de Ramadhan, comme cela a souvent été le cas les années précédentes. En attendant bien sur, l’autre moitié de ce mois où les ménages algériens sont déjà en plein préparatifs de l’Aïd el Fitr, entre gâteaux et achats de vêtements. Mais cela est une autre histoire.
Par Abdelmadjid Blidi

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