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Tout reste possible

Si les élections présidentielles françaises ont mené Emmanuel Macron au pouvoir pour un second mandat, ils ont surtout confirmé la poussée de l’extrême droite dans ce pays. Une extrême droite dont le seul programme est la haine envers l’immigration notamment celle issue des pays musulmans en général et maghrébins en particulier.
Marine le Pen qui a réussi sa dédiabolisation ne change pourtant rien au fond de sa pensée et de sa doctrine basée sur la préférence nationale. Son score de près de 42% dans ces élections dénote de cette montée raciste qui fait de l’immigré l’ennemi à combattre et à chasser de cette France blanche et chrétienne. Le Pen qui a, à maintes reprises, défendu toutes les horreurs commises par la France coloniale en Algérie, a de tout temps martelé que la France ne présentera pas d’excuses pour ces crimes, soutenant même la mensongère affabulation de l’œuvre civilisatrice du colonialisme.
Ces idées xénophobes haineuses et révisionnistes trouvent aujourd’hui un soutien assez marqué au sein de la société française, pourtant se prétendant le pays étendard des droits de l’homme, de la justice et de l’humanisme. Ainsi et malgré sa défaite dans ces élections, le Rassemblement national, mais aussi le mouvement la Reconquête d’Eric Zemmour ont pollué avec leurs idées nauséabondes une société qui se nourrit aujourd’hui de la division et de la haine de l’autre.
La réélection du président Macron pour un deuxième mandat devra, du moins pour les relations algéro-françaises, être une opportunité unique pour extraire ces relations des calculs malsains et dangereux de l’extrême droite et solidifier le rapprochement, malgré quelques couacs, entre les deux capitales. Et c’est en substance la teneur du message de félicitations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, adressé à son homologue français, où il a insisté sur la nécessité de raffermir ces relations déclarant dans son message «au moment où vous inaugurez un second quinquennat que je souhaite fort pour une relation algéro-française à refonder, je mesure l’importance de l’opportunité historique qui s’offre à nous deux d’envisager et de prendre en charge l’avenir avec ambition, courage et responsabilité…qu’il s’agisse de mémoire, de relations humaines, de consultations politiques ou de projections stratégiques, de coopération économique et d’interactions dans toutes les sphères de travail en commun, la vision rénovée, pleinement respectueuse des souverainetés et de l’équilibre des intérêts, que nous partageons, a le potentiel d’ouvrir à nos deux pays de vastes horizons d’amitié, de convivialité harmonieuse et de complémentarité mutuellement avantageuses».
Ainsi l’espoir de voir les relations entre les deux pays s’améliorer sur plusieurs plans est partagé par les deux chefs d’Etat , et les cinq ans à venir devront être consacrés à le concrétiser.
Par Abdelmadjid Blidi

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