Oran Aujourd'hui

Eradication des bidonvilles : vers la fin des complaisances et des pratiques mafieuses

Plus d’une centaine de constructions illicites ont été démolies la semaine dernière par les autorités locales dans la commune de Ben Freha, voisine de la métropole oranaise. Une nouvelle et grande opération de démolition ciblant les constructions anarchiques implantées sur le domaine public qui s’inscrit dans une ferme volonté des pouvoirs publics d’éradiquer un fléau qui perdure et s’amplifie depuis des décennies, au point où il a commencé à s’installer dans l’opinion locale comme une «pratique sociale» banale devant être acceptée pour on ne sait quelle légitimité écartant le respect des lois et des règlements en matière d’occupation et de préservation du tissu urbain et du domaine agricol, forestier et maritime.
Il fut un temps, se souviennent les Oranais parmi les plus âgés, où toute tentative annoncée de démolition d’un baraquement sauvage illicite était aussitôt empêchée par des énergumènes agitant le spectre de «l’émeute sociale» et les slogans fallacieux sur le droit de tous les Algériens à occuper n’importe quel bout de territoire dans n’importe quelle commune. Une interprétation erronée et abusive du principe du «droit au logement» pour tous qui a été souvent reprise et encouragée par certaines sphères hostiles à la stabilité et au développement harmonieux du pays.
La récente opération de démolition de 61 constructions achevées, encore inoccupées, et de 40 autres constructions en cours d’implantation s’est déroulée dans le respect des procédures légales avec l’appui des services de la Gendarmerie et d’une unité des brigades rapides d’intervention. Des observateurs avisés soulignent à juste titre que ce chantier illicite de construction sans autorisation de pas moins de cent habitations sauvages ne pouvait être lancé que sous l’égide discret un groupe organisé bénéficiant d’une passivité complice au sein des rouages de gestion du territoire local.
On sait que depuis quelques temps, les wali en poste à Oran a pris la décision de poursuivre en justice les énergumènes installés en véritables courtiers activant dans la vente d’habitations précaires ou parfois même de petits lots de terrain délimités sur le domaine public, agricole ou forestier. Et même sur le tissu urbain périphérique des grandes villes, notamment à Oran, une cité des plus «attractives».
Il faut souligner que depuis plus d’une dizaine d’années l’Etat ne cesse de redoubler d’efforts pour financer et construire des dizaines de milliers de logements en réponse aux besoins sociaux générés par la politique d’éradication de l’habitat précaire.
Le «RHP», ou «Résorption de l’habitat précaire», est même devenu le titre d’un programme spécifique de réalisation de logements sociaux consacrés au recasement des occupants de bidonvilles devant être démolis.
Une démarche qui a néanmoins généré dès les premières années une sorte «d’appel d’air» encourageant de plus en plus de familles en quête de logement à se rabattre sur l’occupation d’une baraque de bidonville devenue synonyme d’accès à un logement neuf, accentuant ainsi l’activité mafieuse de certains artisans-constructeurs et courtiers d’habitations précaires surfant sur la pauvreté et la détresse de familles dans le besoin. Fort heureusement, les données ne cessent de changer d’année en année, marquant le recul des vieilles pratiques de gestion du territoire communal alors axées sur le laxisme, le clanisme et la prédation sous toutes ses formes…

Par S.Benali

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