Es-sénia: «l’eldorado» des constructions illicites
Dimanche dernier, une demi-douzaine de constructions illicites a été rasée par les services de la commune d’Es-Sénia, appuyées par les services de police, sur le site de l’ancien bidonville dit «la Gare» qui a été rasé il y a quelques temps.
Ces constructions en tôles et parpaing qui venaient d’être érigées étaient le signe annonciateur d’une nouvelle extension d’un bidonville à l’endroit même où les anciens baraquements ont été démolis après relogement des occupants.
On sait, depuis longtemps, que la commune d’Es-senia, à la sortie Sud de la grande ville, a battu des records sans précédents en matière de flambée des bidonvilles.
Certains sites, tels ceux de la « Cumo », une ancienne résidence universitaire abandonnée, et de «la Gare» ont été depuis une trentaine d’années occupés, évacués, puis réinvestis à nouveau par de nouveaux occupants à défaut d’être immédiatement démolis.
Très souvent, les terrains d’implantation de ces constructions illicites démolies ont été laissés à l’abandon, sans clôture ni gardiennage, malgré les annonces de futurs projets d’aménagement de jardins ou d’espaces verts.
Les observateurs locaux notent aujourd’hui avec satisfaction un nouvel élan de mobilisation et de vigilance de la part de certains élus et du mouvement associatif local qui ont empêché de nouvelles tentatives d’implantation d’un site d’habitat précaire.
Après une sortie sur le terrain effectuée par des élus de l’APC, une décision de démolition a été prise rapidement par l’APC et les services de la daïra concernés.
Ce qui était loin d’être le cas durant les décennies précédentes, ou l’anarchie et la clochardisation n’avaient d’égal que l’appât du gain facile et la prédation sous toutes ses formes.
Plusieurs opérations de démolition ont été engagées à travers la commune d’Es-sénia où la lutte contre la prolifération des bidonvilles semble enfin épouser aussi l’objectif d’éradication du fléau de la «mafia des bidonvilles» qui a largement contribué à la prolifération de l’habitat illicite.
Tant il est vrai que le seul fait d’occuper une baraque en parpaing devenait synonyme d’octroi d’un logement neuf.
On sait que la grande majorité des programmes de logements sociaux ont été affectés aux occupants des nombreux bidonvilles de la commune, notamment ceux de Haï Kara, Haï 56 RHP, Aïn El Beïda, la «CUMO» ou encore «Es-sbika».
Des programmes de logement, dits du RPH, officiellement et clairement affectés à la résorption de l’habitat précaire.
Une politique sociale certes nécessaire et indispensable à l’amélioration des conditions de vie des citoyens démunis, mais qui ne devrait plus ouvrir la porte aux tricheurs, aux fraudeurs et aux arnaqueurs en tout genre qui se permettaient parfois de morceler des parcelles de terrains du domaine public et de «vendre» des lots à des familles, venues de toutes les wilaya du pays, en exode vers la grande ville d’Oran devenue «l’eldorado» des baraques illicites et des vieilles bâtisses en attente de démolition… Ainsi va Oran.
Par S.Benali