Evaluation des opérations inscrites au programme communal de développement
Le wali d’Oran a présidé la semaine dernière une réunion du conseil exécutif durant laquelle plusieurs points à l’ordre du jour ont été abordés, permettant ainsi d’évaluer l’état d’avancement des programmes de développement ainsi que le taux de consommation des crédits de financement inscrits aux différents budgets.
Un exposé a été présenté par le Directeur de l’administration locale sur les différents projets de soutien au développement des communes, en cours de réalisation, pour l’exercice 2023, ainsi que sur les opérations inscrites au programme de 2024, non lancées ou en cours de réalisation. Selon un membre du conseil présent à cette réunion, le wali n’a pas cessé d’insister sur l’impératif d’achever les opérations programmées, notamment dans le secteur de l’éducation et du logement.
Selon un observateur avisé, ces deux secteurs importants pour le développement économique et social souffrent de certaines grandes contraintes liées notamment aux retards dans le choix des assiettes d’implantation et à la gestion rationnelle du foncier en fonction des urgences et des priorités. Un problème en partie illustré par un exposé sur l’activité de l’agence foncière présenté par le directeur de l’Agence qui a évoqué les nombreux litiges fonciers en cours de règlement depuis des années.
Tous les spécialistes en urbanisme s’accordent à constater que la majorité des projets d’infrastructure éducatives et sociale inscrites au programmes de développement local sont arrêtés et lancés non pas sur la base d’un plan prévisionnel à long terme mais plutôt en réponse aux besoins urgents créés par l’implantation au pas de charge de nouveaux grands sites d’habitat.
La construction de milliers de logement dans les zones urbaines périphériques, notamment à Oued Tlélat et Misserghine, devait en principe, être accompagnée en même temps et dans les même délais par la réalisation d’infrastructures d’accompagnement, écoles, crèches, centres de santé, commissariats, indispensables à la vie collective des habitants. Il est vrai que les opérations urgentes de relogement de milliers de familles, occupant le vieux bâti à risque d’effondrement ou les bidonvilles illicites, entravent les démarches de gestion et de projection à moyen et à long terme de la croissance urbaine.
Ce qui explique la mise en place de ces commissions dites de «choix de terrain» au niveau des Daïras pour identifier le lieu d’implantation d’un projet quelconque de développement. Par ailleurs, le déficit de maîtrise des besoins à plus long terme en matière d’infrastructures sociales, scolaires et sanitaires, entraîne chaque année des carences et des insuffisances.
Dans bon nombre de communes et de secteurs urbains de la ville d’Oran, les classes dans les écoles et lycées restent souvent surchargées à chaque rentrée, malgré les discours optimistes et rassurant sur l’élaboration et le respect de la «carte scolaire».
«Mieux vaut tard que jamais», lancent les mauvaises langues qui ne peuvent que s’interroger face à des méthodes de gestion des besoins en établissements scolaires qui ne reposent sur aucune projection, aucune étude à court, moyen ou long terme. Comment peut-on élaborer une «carte scolaire» fiable et crédible quand on ne peut pas maîtriser pour chaque zone urbaine le nombre d’habitants, de familles et d’élèves en constante évolution?
Par S.Benali