La Turquie et la Syrie ont été touchées par des séismes dévastateurs ayant causé plus de 5000 morts et des milliers de blessés. Cet évènement a constitué l’occasion pour un spécialiste d’évoquer la législation algérienne en termes de protection contre les risques majeurs.
Commentant ce qui s’est passé dans ces deux pays, le professeur Abdelkrim Chelghoum, président du Club algérien des risques majeurs et directeur de recherches à l’USTHB (université des sciences et technologies Houari Boumédiene), a affirmé que la méditerranée et parmi les zones exposées aux risques de la survenue de tremblements de terre.
Lors de son passage, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le Pr Chelghoum a rappelé les séismes majeurs et d’autres plus ou moins intenses qui ont touché l’Algérie au cours des décennies ou siècles derniers, tout en affirmant qu’il faut repenser « la politique de prévention et de protection des ouvrages ». « La sismicité historique est l’un des paramètres importants dans l’évaluation des risques sismiques », a-t-il déclaré.
Évoquant la législation, le directeur de recherches à l’USTHB a indiqué qu’il est urgent d’actualiser la loi 04-20 sur la gestion des risques majeurs. Le Pr Chelghoum a souligné, dans ce cadre, l’impératif de mettre en place une réglementation parasismique adéquate pour faire face à la problématique de la profondeur. « Il faut actualiser la loi 04-20 sur la gestion des risques majeurs sinon elle va devenir obsolète », a-t-il averti.
Il a insisté dans ce contexte que l’Algérie se trouve dans une zone sismique dont les tremblements de terre sont provoqués par la plaque tectonique Afrique-Europe. Il a rappelé le séisme qui s’est produit durant l’année 1716 dans la région d’Alger. « Il s’agit d’un séisme dévastateur et s’est avéré qu’il est d’une magnitude de 7,8 à l’échelle de Richter, faisant 9000 victimes sur les 12 000 habitants que compte Alger », détaille-t-il. Il a rappelé aussi les séismes de Chlef et de Boumerdès qui sont également des tremblements de terre dévastateurs ayant fait des milliers de victimes.
Pour le Pr Chelghoum, le risque est amplifié par le fait que les séismes causés par le mouvement de la plaque tectonique Afrique-Europe se produisent dans des zones proches sur les surfaces. « Chez nous, les séismes sont superficiels donc par définition sont de séismes dévastateurs c’est ça le gros problème sur lequel nous avons basé nos études dans l’élaboration de la réglementation parasismique pour essayer de faire face aux effets « robustes » sur les ouvrages d’art et les constructions », a-t-il expliqué. Il a indiqué que plus le séisme est profond et moins il y aura de dégâts en surface, affirmant que celui survenu en Turquie est semi-profonde dont l’épicentre est situé à 15 kilomètres de profondeur.
Mohand S