La baisse des prix annoncée par Fiat n’est, en réalité, que le début d’un processus de retour à la normale d’une filière sur laquelle le gouvernement fonde de grands espoirs pour relancer l’industrie nationale.
Fiat a annoncé hier une forte baisse des prix de ses véhicules sur le marché algérien. Ainsi le premier prix de ces modèles commercialisés localement passe de 2,63 millions de dinars (TTC) à 2, 38 millions de dinars. Une ristourne de près de 300 mille dinars qui permet à un plus large public d’envisager l’acheter, même si à ce prix, le petit modèle Fiat 500 hybride demeure hors de portée de pas mal de citoyens de la classe moyenne, à laquelle est destinée cette voiture italienne.
Cela pour les faits. Concernant la raison qui explique cette décision, elle tient à l’obtention par l’entreprise italienne du label d’origine Europe (EUR.1). En effet, dans le cadre de l’accord d’association Algérie-UE, il a été décidé un démantèlement tarifaire, c’est-à -dire une forte baisse des taxes douanières sur les marchandises produites en Europe et destinées au marché algérien. Cela se matérialise par un document établit par l’UE dénommé «certificat de circulation» qui ouvre à son détenteur la possibilité d’une forte réduction des tarifs douaniers pour l’accès de ces produits en Algérie. C’est ce fameux document qui permet à Fiat de casser les prix de ses voitures vendues en Algérie.
Il faut souligner, par ailleurs, que depuis le 19 mars dernier, date à laquelle la marque italienne a annoncé son plan de déploiement en Algérie, à travers la commercialisation de 4 modèle dans un premier temps, avant de passer au montage en décembre prochain et à la production à partir de 2027, les Algériens se sont rués sur les showrooms. Il a été dénombré quelque 150.000 visiteurs en quelques jours seulement. Il est vrai que le retour à l’importation de véhicules après plusieurs années de suspension a suscité la curiosité de nombreux citoyens, dont beaucoup attendent encore l’arrivée d’autres marques de véhicules européennes et asiatiques. L’attente concerne également les véhicules assemblés localement qui bénéficient du crédit automobile pour leur achat par des citoyens de la classe moyenne.
Cette baisse des prix se traduit par de nouveaux tarifs comme suit : la Fiat 500 hybride s’affiche au prix de 2,38 millions de dinars (TTC) au lieu de 2,638 millions de dinars, la Fiat 500 x voit son prix passer de 3,790 millions de dinars à 3,435 millions de dinars, soit une baisse de 355.000 dinars. La Fiat Doblo s’affiche au prix de 3,178 millions de dinars contre 3,259 millions de dinars. Le prix de Fiat Scudo passe de 3,97 millions de dinars à 3,825 millions de dinars alors que le Fiat Ducato est de 4,019 millions de dinars contre 4,12 millions de dinars. Seule la Fiat Tipo n’est pas concernée par cette baisse des prix.
A voir défiler ces prix, l’on est forcé d’admettre que l’essentiel de la concurrence entre constructeurs pour les faire baisser est encore loin. Mais cela ne saurait trop tarder, puisque Emin Auto, concessionnaire de la marque chinoise Jac a annoncé son entrée en scène dans le courant du mois de mai. Le marché local des véhicules léger sera secoué, notamment parce qu’il est de notoriété publique que les marques chinoises sont au moins à 50% moins chères que les européennes. Il n’y a pas que cela, puisque le ministère de l’Industrie prévoit d’accorder d’autres agréments d’ici à la fin du mois en cours. Cela sans parler de l’usine du constructeur français, Renault, qui reprendra sa production dans les mois prochains.
Cela pour dire que la baisse des prix annoncée par Fiat n’est, en réalité, que le début d’un processus de retour à la normale d’une filière sur laquelle le gouvernement fonde de grands espoirs pour relancer l’industrie nationale.
Anissa Mesdouf