Oran Aujourd'hui

Comment exorciser le fléau des retards et de la stérilité ?

Lors de sa visite à Oran lundi dernier, le ministre de l’Hydraulique a annoncé qu’une enveloppe financière de 2 milliards DA a été affectée au réaménagement de la station d’assainissement des eaux usées d’El-Kerma. Il s’agit, a expliqué le ministre dans une déclaration à la presse, d’augmenter la capacité d’ irrigation de la plaine de M’lata avec l’eau traitée destinée à l’agriculture. Il faut noter que depuis plus de dix ans ce périmètre de Mlata de plus de 6 000 hectares souffre d’un déficit en eau d’irrigation qui n’a pas cessé de s’aggraver au gré de la sécheresse, mais aussi des vieilles promesses non tenues d’aménagement et d’extension des infrastructures de traitement des eaux destinées à l’agriculture. La station d’épuration d’El Kerma, dont la capacité théorique est de 270.000 mètres cubes par jour, ne fournit jusqu’ici que 20.000 m3/jour. Il y a une dizaine années, des agriculteurs de la Plaine de Mlata avaient lancé un mouvement de colère et de protestation contre l’ancien vieux projet, heureusement avorté, de réalisation d’une «nouvelle ville d’Oran» mitoyenne à ces grandes surfaces agricoles. Il s’agissait en réalité d’un nouveau pôle urbain de près de 55 000 logements qui allait finalement être réalisé dans la commune de Misserghine. Cette vieille approche aléatoire de la gestion et de l’organisation du territoire dans la wilaya d’Oran ne cesse de montrer aujourd’hui toutes ses carences et ses inepties, et ne servait en réalité qu’à la culture des illusions sur le progrès et la modernité. Au lieu d’inscrire dans les priorités du développement local ce projet de réhabilitation de la station d’El Kerma, les décideurs locaux de l’époque préféraient annoncer des projets aussi inutiles que coûteux, à l’image d’une «tour signal», d’un parc de loisirs aquacole, d’un «mini wall-street, devant soitdisant concrétiser un fameux plan de modernisation de la ville d’Oran dont on mesure aujourd’hui les contours opaques et le contenu peu convainquant. Bon nombre d’observateurs se félicitent aujourd’hui du changement de mode de gouvernance opéré depuis ces quatre dernières années. A l’heure où les barrages accusent une baisse alarmante du niveau des eaux, il était bien sage et opportun de réhabiliter et d’augmenter la capacité de production des stations d’épuration et des systèmes de filtration et de mettre en oeuvre des projets permettant d’augmenter les capacités d’assainissement et de production de quantités d’eau traitée pour son utilisation dans plusieurs domaines, notamment l’agriculture et l’industrie. Sans parler de la nécessité devenue vitale d’augmenter les capacités de livraison d’eau de dessalement devant répondre aux déficits et aux pénuries d’eau potable dans les robinets. La nouvelle station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc, attendue pour la fin de l’année en cours, ne peut que renforcer l’espoir et l’optimisme des Oranais trop longtemps pénalisés par le laxisme et l’incohérence d’anciens présumés gestionaires du vieux systéme que l’on espére révolu. Il est vrai que beaucoup de choses restent à améliorer et à finaliser pour éviter les erreurs et les retards et exorciser le fléau des échecs et la stérilité qui planent encore sur la gestion des affaires locales.
Par S.Benali

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