Gestion du tissu urbain: Pessimisme et morosité
Les services de la wilaya ont indiqué en début de semaine sur leur site internet que l’APC d’Oran, lancera dans les prochains jours, une vaste «opération de réhabilitation des espaces verts et aires de jeux». Il s’agit, précise-t-on, de poursuivre les opérations de nettoiement engagées depuis plus de trois mois à travers la commune d’Oran. Plusieurs quartiers et cités de la ville seront donc ciblés par cette nouvelle énième campagne annoncée visant, indiquent les sources concernées, à «identifier tous les lieux et espaces urbains que compte l’APC d’Oran afin de lancer des travaux de réhabilitation et de réaménagement pour les rendre plus attractifs». Mieux vaut tard que jamais, ironisent les mauvaises langues locales, bien habituées à ce genre d’annonces inscrites au registre des tâtonnements et des échecs notoires dans la gestion du cadre urbain et l’aménagement du territoire communal. Depuis des décennies, on entend régulièrement parler d’opérations de recensement des espaces verts, répartis à travers les secteurs urbains, sans que l’on sache trop au final quel impact et quels résultats bénéfiques ont été enregistrés en ce domaine. On a même évoqué la création d’une banque de données concernant tous les espaces urbains à travers la ville afin de maîtriser en temps réel l’état des lieux des sites et du patrimoine vert et immobilier recensé. Selon un ancien recensement, effectué en 2009, la commune d’Oran comptait environ 210 ha d’espaces verts. Mais moins de 30% de ces espaces sont exploités en lieux de promenade et de détente. Un peu à l’image de ce terrain clôturé au rond point des trois cliniques et qui reste interdit d’accès même aux résidents de la cité, ou de ce présumé jardin au rond point El Morchid aménagé il y a quelques années pour redorer l’image de la Cité envahie par le béton des tours parfois hideuses bordant les grands boulevards et les artères périphériques. Au quartier HLM, collé au mur de la mosquée, un espace vert a été affecté à l’aménagement d’un petit boulodrome, déserté par les amateurs de pétanque qui n’osent pas venir «narguer» les fidèles, obligés de traverser le boulodrome pour entrer dans la mosquée. «Ce terrain nous avait été promis par un ancien wali pour un projet d’extension de la salle de prières de la mosquée, explique un résident, dépité de voir l’endroit clochardisé par les sacs en plastique et les déchets. «Comment comprendre qu’il faut attendre un «recensement» pour identifier ce genre d’espaces et décider de remédier à l’état des lieux déplorable, visible à l’œil nu par tous les Oranais, sauf peut-être par ceux qui veulent occulter la réalité des échecs et de l’incompétence caractérisée….». Ce commentaire, repris parmi les nombreuses jérémiades publiées sur les réseaux sociaux, résume l’ambiance de pessimisme et de morosité qui plane comme une fatalité sur la gestion du tissu urbain oranais… Jusqu’à quand?
Par S.Benali