L’architecture au service d’une croissance urbaine harmonieuse…
On a appris récemment que la direction des équipements publics (DEP) de la wilaya d’Oran a inscrit dans son plan d’action 2024 concernant la réalisation des établissements scolaires pour la prochaine rentrée 2025-2026, 15 projets dont les études feront l’objet de concours d’architecture qui seraient tous déjà lancés.
Des sources citées par un journal local précisent qu’il s’agit de 6 groupes scolaires, 4 CEM et 5 lycées devant renforcer les places pédagogiques au niveau de plusieurs nouveaux pôles urbains d’habitat tels que Tlélat, Bir El Djir, Gdyel ou encore Misserghine.
Ce recours au «concours d’architecture» pour réaliser les études et le suivi de ces infrastructures scolaires serait justifié par la nécessité d’éviter «les carences, les malfaçons et les anomalies » constatées depuis des décennies dans la réalisation de ces projets à utilité publique souvent confiés à des bureaux d’études sans grande expérience ni compétence en matière d’études d’adaptation devant répondre à des règles et des critères précis en termes de style architectural et d’harmonie urbaine sur le site d’implantation.
Ainsi, les gestionnaires concernés semblent croire que les prochains projets de construction d’établissements scolaires vont répondre aux exigences de qualité de la construction et d’intégration dans l’espace urbain et environnemental par le seul fait que les études soient confiées, après concours, à un architecte indépendant et non plus à l’un des bureau d’études se déclarant spécialisé dans les adaptations.
Un architecte urbaniste, enseignant à l’institut d’architecture d’Oran, n’a pas manqué de relever que ces considérations théoriques devant orienter la politique d’attribution des marchés d’études de projets sont bien loin de suffire à assurer en ce domaine la réussite et l’efficacité attendue depuis des années.
Expliquant que des plans d’architecture pour la réalisation d’une école peuvent même être disponibles sur des sites internet et reprises pour être adaptées au terrain d’implantation, l’expert oranais a surtout pointé du doigt le manque de rigueur et les tâtonnements observés dans le domaine du contrôle et du suivi des projets devant être assuré par le maître de l’ouvrage, en l’occurrence la Wilaya ou l’APC.
On sait en effet, depuis longtemps, que des écoles, collèges ou lycées ont enregistré des retards importants dans les délais de réalisation et ont parfois même été réceptionnés avec des malfaçons et des inepties sans limites dans les travaux de finition.
On se souvient de ces anciens walis en poste qui, au détour d’une visite de chantier, crient leur rage et leur colère face aux carences et aux retards enregistrés.
L’architecte, retenu suite à un concours ou après un appel d’offres remporté par son employeur, est loin d’être le principal maillon faible de la chaîne de gestion de ces projets d’utilité publique. Il est vrai cependant que les styles de constructions visibles depuis longtemps sur les façades urbaines oranaises est encore loin de refléter l’identité et l’originalité de la Capitale de l’Ouest algérien qui aspire à un statut digne d’une métropole régionale…
En quoi un concours architectural pour le choix du type d’école à construire peut garantir une stratégie de croissance urbaine harmonieuse et cohérente ?
Par S.Benali