Gestion et entretien des espaces publics et du cadre urbain

Dans bon nombre de marchés de fruits et légumes, comme ceux de Boulanger, de la cité HLM ou celui de la rue des Aurès, la saleté repoussante, les mauvaises odeurs, les tas d’ordures et de déchets, l’inexistence de sanitaires, les murs délabrés et les allées de passage des clients encombrées, noirâtres et gluantes, offre un triste et hideux tableau indigne des aspirations et des ambitions de la ville au progrès et à la modernité.
Au quartier HLM, le marché municipal boudé et déserté depuis longtemps par les marchands agréés, a été transformé en locaux commerciaux ouverts sur les deux rues adjacentes. Et malgré les fermes interventions des services concernés aidés par les forces de police, les trottoirs sont souvent occupés par des marchands jouant au chat et à la sourie avec les forces de l’ordre.
A l’entrée de la rue du marché ex-la Bastille, les vendeurs illicites de pain , de lait, de fromage et autres produits divers s’amassent sans vergogne à l’entrée de la rue, bien visibles depuis les fenêtres des chambres des visiteurs de passage hébergés au Grand Hôtel d’Oran qui vient d’être ouvert après des travaux de restauration. Même la place de la grande poste historique au pied de l’hôtel semble avoir perdu son attrait pittoresque d’antan.
Les anciens jolis bancs en bois que se partageaient les retraités du quartier n’existent plus depuis longtemps. Ni même les kiosques de vente de journaux démolis, privant les habitants de cette zone du centre ville d’un commerce de proximité bien utile à la vie quotidienne. De vieux retraités, assis sur un bout de carton étalé sur la bordure froide du faux-marbre entourant un présumé carré d’espaces vert, semblent lassés et résignés par le peu de considération affiché à leur égard par les autorités municipales. «Ils ont même oublié d’installer des corbeilles permettant aux passants de jeter leur déchets et emballages papiers…» se lamente un octogénaire regardant tristement des sachets et des canettes de soda traîner ici et là.
«Le diable se cache dans les détails» dit-on souvent face à des situations d’échecs ou de renoncements dans la prise en charge d’une mission élémentaire de gestion du ce urbain. A Oran, les exemples ne manquent pas, illustrant la ténacité des vieilles méthodes et pratiques obsolètes de gestion et de maintenance du cadre vie collectif.
Jadis Incapables de régler des questions élémentaires de collecte d’ordures ménagères, d’entretien des espaces verts, des trottoirs et de la voirie, de lutte contre les animaux errants, de réparation de l’étanchéité des toitures d’écoles, les communes oranaises ne pouvaient évidemment pas être performantes et efficaces en matière d’aménagement urbain et de bonne gestion de projets urbains.
Oran, jadis livrée aux médiocres improvisations et aux inepties en tous genre, a trop longtemps souffert des divers fléaux urbains accentuant la régression par la clochardisation Aujourd’hui encore, malgré les efforts indéniables et les engagements sincères de bon nombre de responsables et élus locaux, des dossiers importants restent encore en instance de traitement, souvent liés à des opérations urbaines en attente d’études ou de lancement. A l’image de l’aménagement des espaces du littoral longeant la pénétrante autoroutière au port d’Oran, incluant des infrastructures touristiques et de loisirs dont un port de plaisance évoqué depuis quarante ans.
Ou la réhabilitation du «petit lac» d’Oran, une zone humide délaissée depuis très longtemps. Ou encore d’autres actions concernant notamment la préservation de monuments historiques tels que le Palais du Bey et la Mosquée du Pacha, ou l’aménagement et l’embellissement de sites urbains comme ceux de la rue des Aurès, ex-La Bastille, du Châteauneuf mitoyen à la place du 1er Novembre. Malgré les efforts et les avancées enregistrées ces dernières années, beaucoup reste encore à faire ici et là en matière de gestion du territoire local et d’entretien du cadre urbain…

Par S.Benali