Gestion et suivi des projets : les réajustements nécessaires

Dans un rapide entretien accordé à un confrère de la presse locale, le wali d’Oran aurait déclaré que le projet de pénétrante au port d’Oran serait achevé à 100% et la nouvelle route sera ouverte à la circulation aussitôt après la validation des tests techniques en cours actuellement. Des tests qui concernent le tracé de 8 km, notamment les points d’enrochement sur mer, la digue maritime et les ouvrages d’art. Et selon notre confrère, le wali d’Oran aurait écarté toute idée suggérant le prolongement de cette voie littorale dans l’enceinte portuaire jusqu’à la jonction au niveau de la pêcherie et la connexion avec la route de la Corniche Ouest. « Il n’y a aucune trace d’une telle variante ni dans le dossier d’étude ni d’ailleurs dans les décisions d’inscription», a affirmé le wali en poste, se référant à l’intitulé du projet portant «pénétrante du Port». On sait pourtant qu’un ancien wali en poste à Oran avait clairement annoncé la perspective d’un projet visant à prolonger la pénétrante au-delà de la porte d’entrée du port d’Oran pour créer une jonction harmonieuse entre le littoral est et ouest de la wilaya. Une idée fortement applaudie à l’époque et appuyée par des urbanistes impliqués dans l’aménagement du territoire local. Le wali en poste n’a cependant pas exclu la possibilité d’envisager d’autres alternatives de jonction de cette autoroute avec le réseau routier central au cas où la seule bretelle d’accès au niveau du site Les Genêts s’avèrerait insuffisante. Un débat qui selon les mauvaises langues oranaises est inutile et prématuré, car il s’agit surtout et avant tout, disent-ils, de réceptionner ce grand projet dans les délais et les meilleures conditions de fonctionnement. On se souvient qu’au début du mois de décembre 2023, il y a donc plus de six mois, les services de la wilaya annonçaient sur leur site internet que ce projet de connexion directe du port d’Oran à l’autoroute Est-Ouest allait être réceptionné début mai 2024. Selon la même source, reprise par toute la presse locale, le wali d’Oran avait présidé une réunion consacrée à ce projet, affirmant que « toutes les contraintes à l’origine du retard ont été levées ». Depuis, le wali en poste n’a pas cessé d’exhorter les responsables des secteurs concernés par l’achèvement de ce projet, dont l’Agence nationale des autoroutes, l’Entreprise nationale des grands travaux, l’entreprise turque « Makyol » et la direction local des Travaux publics, à accélérer la cadence des travaux. Il avait également ordonné aux services concernés de la wilaya d’élaborer un calendrier précis d’avancement et de suivi des travaux. Face aux multiples reports de date d’achèvement annoncées pour ce projet, on ne peut pas croire à l’efficacité et à la crédibilité des plannings de suivi et des échéances indiquées. On sait que le projet de nouvelle route du port, confié à un groupement algéro-turc pour un coût de réalisation de 50 milliards de DA, a accusé des premiers retards liés à des contraintes et aléas techniques dont des glissements de terrain ayant nécessité un sérieux traitement préventif. Sans parler des lourdeurs des procédures administratives et financières nécessaires à l’engagement de crédits additifs pour faire face aux travaux supplémentaires. Evoquant cette actualité locale, des observateurs avisés soulignent qu’à ce jour, un premier responsable au niveau d’une wilaya n’est jamais bien sur des délais de réception d’un projet et des échéances annoncées en raison de la multiplicité des acteurs impliqués et du système de gestion et de suivi des projets qui mérite encore des correctifs et des ajustements appropriés.
Par S.Benali