Il était une fois… Une «plage artificielle» aux pieds de la ville !
Il fait très chaud à Oran. Les plages de la corniche sont prises d’assaut. Comme chaque année en cette période, la capitale de l’ouest commence à enregistrer l’arrivée de millions de touristes, estivants et vacanciers venant notamment des wilayas du sud et de la communauté algérienne résidant en France.
On doit souligner cette année les efforts indéniables engagés par les pouvoirs publics en matière d’aménagement des plages et de préparation de la saison estivale pour de meilleures conditions d’accueil et de séjour. A l’image de l’ouverture de la plage d’Aïn Franine, le 10 juin dernier après achèvement des travaux de consolidation de la falaise, d’éclairage public et d’aménagement de la route d’accès. On note également un renforcement en capacités d’accueil des camps d’été et des auberges de jeunes.
En matière d’hébergement des jeunes estivants, beaucoup saluent les capacités supplémentaires mises à disposition par le Village méditerranéen avec des tarifs de location de chambres jugées très abordables par rapport à ceux pratiqués par les autres établissements hôteliers. Même si beaucoup reste encore à faire dans le domaine de la maintenance du cadre d’accueil à travers les communes balnéaires, on ne peut nier les avancées enregistrées ici et là en faveur de l’amélioration des conditions de séjour. Mais parallèlement aux acquis et résultats positifs enregistrés et qu’il faut encourager, on ne peut faire l’impasse sur certains retards; échecs et inepties lamentables commises il y a quelques années et sont encore dénoncées sur les réseaux sociaux par bon nombre d’Oranais. Il s’agit notamment de ce projet, aujourd’hui presque oublié, d’aménagement de la fameuse «plage artificielle» des Genêts.
Un projet que l’on disait achevé en février 2018, et que certains qualifiaient alors de «station balnéaire» aux pieds de la ville d’Oran. Une ville, aiment à dire certains, qui ne cesse de «tourner le dos à sa mer».
Livrée durant quelques jours à la baignade en été 2018, cette plage artificielle des Genêts avait connu un afflux important avant d’être rapidement interdite à la baignade par un arrêté de wilaya. Une interdiction essentiellement liée à la mauvaise qualité de l’eau de mer, polluée par le déversement des eaux usées. Les responsables de la direction de l’Environnement à l’époque avaient indiqué que ce site côtier est un endroit où l’eau stagne souvent en raison de l’absence de courant, augmentant ainsi la concentration de polluants qui affectent la qualité des eaux le long de la frange marine.
Situé au contrebas des falaises de la frange marine, non loin de l’hôtel Four Point de Sheraton, ce projet de plage artificielle a été annoncé alors que le chantier de la pénétrante portuaire longeant le littoral connaissait encore des retards et des difficultés compliquant davantage les conditions d’accès au rivage.
Alors, s’interrogent les mauvaises langues locales, pourquoi a-t-on laissé croire que cette plage artificielle en contrebas de la falaise allait être ouverte aux familles oranaises dès son achèvement ? Comment et pourquoi les anciens responsables locaux ont décidé d’implanter une «plage artificielle» aux abords de l’ autoroute pénétrante au port d’Oran sans avoir étudier au préalable toutes les contraintes et difficultés liées aux conditions d’accès , à la sécurité des personnes et aux nuisances occasionnées par les milliers de poids lourds appelés à circuler sur cet axe routier?
Par S.Benali