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Pr Mohamed Boubekeur, Enseignant hospitalier à Ouest Tribune:
«Il faut redéfinir le cadre des départs en retraite des enseignants hospitaliers»

«Au titre de l’enseignement hospitalier, une personne doit se préparer à sa retraite », confie au détour d’un entretien accordé à « Ouest Tribune », le Professeur Mohamed Boubekeur, enseignant hospitalier, sénateur au Conseil de la nation, qui juge que si la tendance est vers le plus tard possible, une rallonge de deux années de plus pour les professeurs émérites, n’est toutefois pas contestable.

Cependant, dans cet entretien, le Pr Mohamed Boubekeur a surtout voulu attirer l’attention des chargés du secteur de la Santé sur une forme de discrimination professionnelle, qui pénaliserait le corps des enseignants hospitaliers en leur fin de carrière et ce, comparativement à d’autres corps de la fonction publique ou encore ceux dits constitués. Si pour cette dernière catégorie, les textes régissant leur départ en retraite sont clairs et avantageux, puisqu’ils sortent avec des retraites évolutives, il n’en est pas de même pour celui des enseignants hospitaliers, dont principalement les chefs de service, indexés sur 55 fois le SMIG.
Une anomalie, qui, selon notre interlocuteur, fait s’insurger toute une corporation, d’abord du fait qu’elle s’assimile à une ingratitude et un manque de reconnaissance dans la mesure où, un chef de service dont le cursus universitaire est de 06 fois supérieur à celui d’un secrétaire de daïra, dira-il pour la comparaison, ensuite, parce qu’il ne jouit pas des mêmes avantages salariaux. A bien suivre l’idée de notre interlocuteur, Il serait restreint de limiter cette revendication à la seule question salariale, mais il y a l’aspect éthique, voire humain, qui demandent à être pris en considération, afin d’éviter l’ humiliation et l’avanie à toute une génération de professeurs et chefs de service, qui résulteraient d’un conflit de génération ou d’une situation sociale à la limite de la précarité.
D’éminents professeurs, à l’instar de Kandil, Benaissa, Boudrâa, pour ne citer que ceux-là, ayant sacrifié toute leur vie au service de leur pays, n’ont pas eu toute la reconnaissance voulue ni la consécration qu’ils méritent. Faisant un parallèle avec les professeurs enseignants à l’étranger, en Tunisie par exemple, l’âge de la retraite est fixé à 65 ans ; exceptionnellement, il est ajouté une année pour les professeurs émérites.
Même cas en Europe. Ainsi, l’équité est préservée, la dignité également. En fait, les propositions que fait de notre interlocuteur, constituent une réelle plate forme de revendications, s’axant autour de questions techniques, certes, que sont la contractualisation des hôpitaux (un dossier demeuré en suspens), la détermination de l’âge de la retraite avec un salaire de pas moins de 80%, la promulgation d’un décret pour les chefs de service mais qui doivent être accompagnées de mesures morales, dont l’Éméritat. Là, le Pr Boubekeur met le doigt sur la plaie, car il estime que le chef de service doit devenir émérite, parce qu’il a produit quelque chose dans la médecine, ses efforts et son dévouement doivent être valorisés et reconnus, ce qu’il juge être une consécration de toute une vie, mais regrette que ce dossier, bien qu’il ait été soumis et des noms sélectionnés, il a été vite mis au placard des oubliettes.
Karim.B

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