Oran Aujourd'hui

La «harga» : un fléau entretenu par des semeurs de doute et de zizanie

L’actualité oranaise de la semaine a été marquée par le placement en détention provisoire de 10 officiers et agents de police travaillant à l’aéroport international d’Oran Ahmed Ben Bella.
Une ordonnance du juge d’instruction du tribunal d’El Othmania près de la Cour d’Oran qui fait suite à l’intrusion d’un individu, candidat à la «harga» dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie à destination d’Orly à Paris.
Le communiqué du parquet du tribunal d’ El Othmania informant l’opinion publique a souligné que «suite aux résultats de l’enquête préliminaire menée par les services de la Direction générale de la sûreté interne, il a été procédé, dimanche 7 janvier 2024, à l’ouverture d’une enquête judiciaire contre 10 officiers et agents de police travaillant à l’aéroport et un mécanicien de la compagnie Air Algérie pour infractions involontaires mettant en péril la vie des personnes».
On sait que cette affaire d’intrusion d’un individu dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie à l’aéroport international d’Oran lors d’un vol à destination de Paris, le 28 décembre dernier a été abondamment reprise et commentée par plusieurs médias occidentaux.
Beaucoup parmi eux n’ont pas raté l’occasion de critiquer abusivement, voire de dénigrer le fonctionnement interne des services aéroportuaires et de sécurité.
Il est vrai que ce fait divers peu banal a pu semer un sentiment d’effroi devant la découverte du corps en hypothermie avancée évacué de justesse vers les urgences d’un hôpital.
Même si ce n’est pas la première fois à travers le monde que ce genre d’incident est enregistré, il était bien légitime pour les gouvernants algériens de prendre des mesures radicales afin d’éviter une quelconque récidive.
Les mauvaises langues locales se sont quant à elles empressées de dénoncer sur les réseaux sociaux le fléau de l’émigration clandestine, la «harga» suicidaire, qui ne cesse de prendre de l’ampleur malgré les dispositifs de lutte mis en place par les pouvoirs publics.
On sait que presque chaque mois des réseaux de passeurs, des barques, des moteurs et du matériel divers sont saisis par les gardes cotes et les services de la gendarmerie nationale le long des cotes du littoral oranais.
Cette tentative de «harga» à bord du train d’atterrissage d’un avion en vol vers Paris illustre s’il le fallait l’hallucinante motivation devenue contagieuse qu’éprouve certains jeunes et moins jeunes à quitter le soleil algérien pour d’autres horizons incertains.
Un fléau entretenu il faut l’admettre par des sphères mafieuses et des lobbys étrangers qui ne reculent devant rien pour semer le doute, la peur et le désespoir parmi la jeunesse de notre pays.
Contrairement à la Casbah d’Alger où un organisme spécialisé a été créé pour la rénovation et l’aménagement de ce site urbain à haute valeur historique et touristique, le quartier de Sidi El Houari a été marginalisé et oublié par les anciens décideurs qui annonçaient pourtant bien souvent de grands projets de réhabilitation réduits à chaque fois à la seule démolition de vieux immeubles après relogement des habitants.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent notamment de ce fameux plan de restructuration urbaine du vieux quartier annoncé dans les années 70 et qui allait au final aboutir à créer des enclaves hideuses et des décharges sur les terrains récupérés après démolition des immeubles menaçants ruine.
Le relogement des habitants dans les fameux préfabriqués dits «Batimat Etalian », récemment rasés, allait confirmer avec le temps la vieille politique de l’ancien régime ancrée sur les improvisations hasardeuses et la marginalisation scandaleuse de la métropole oranaise.
Aujourd’hui les données ont fort heureusement bien changé, mais pour le quartier de Sidi El Houari et ses nombreux sites et monuments classés, le risque d’effritement et de dégradation avancée reste encore présent, à l’image du Palais du Bey, de la Mosquée du Pacha et des ruelles cernant le mausolée du saint patron de la ville.
Comment ne pas croire à cette vieille légende évoquant la malédiction lancée contre la Cité et ses anciens habitants qui se seraient éloignés, disent certains, de la morale ancestrale et des valeurs sociales élémentaires ?
Par S.Benali

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