EDITO

Inadmissible!

Janvier 2008, l’Egyptien Abou Trika marque le troisième but pour son équipe contre le Soudan en coupe d’Afrique des nations et enlève son maillot sous lequel était inscrit « soutien à Ghaza ». Et voilà que c’est le tollé général. Les Israéliens en premier, mais aussi les Occidentaux ont immédiatement demandé des sanctions exemplaires contre le meneur de jeu égyptien, appelant jusqu’à son exclusion, car disaient-ils, on doit laisser le sport en dehors de la politique.

Il faut se rappeler que cette année là, l’armée sioniste avait mené des raids meurtriers sur la bande de Ghaza, tuant plus d’un millier de Palestiniens dont des dizaine d’enfants. Cette même année 2008, quelques jours avant Abou Trika, le joueur malien Kanouté avait, dans un match du championnat espagnol, aussi enlevé son maillot sous lequel il portait un tee-shirt avec l’inscription : « Palestine », en plusieurs langues. La fédération espagnole a décidé de le sanctionner d’une amende de 3000 euros pour … »avoir exprimé un propos non lié au football ».

Les Occidentaux sont, à les croire, intraitables et très fermes sur ce point précis de ne pas associer le sport à la politique.

En France, le joueur sénégalais du PSG, Gana Gueye, refuse de porter le brassard arc-en -ciel des LGBT. Pas de quartiers, le Sénégalais ne remettra plus les pieds sur les stades et est invité à se trouver un autre club. Toute la France lui est tombée dessus. Et pourtant il n’a fait que ne pas mélanger sport et politique.

Février 2022, le conflit russo-ukrainien éclate. Les sanctions occidentales pleuvent sur Moscou . En plus de l’économie, la culture, la finance, le sport aussi n’est pas épargné. La Russie est exclue de toutes les compétitions internationales. Rien ne leur lui est épargné. Pas de matchs de qualification pour la coupe du monde. Pas de participation au grand chelem de tennis de Wimbledon, mais aussi de toutes les autres compétitions sportives. La sacro-sainte séparation entre le sport et la politique est balayée allègrement.

Enfin au Qatar, les polémiques créées de toutes pièces s’enchaînent. Et les Occidentaux veulent imposer leurs seules valeurs à tout le monde, à commencer par le pays hôte. Et la politique, leur politique foule aux pieds le sport. L’histoire du brassard arc-en -ciel est devenue leur obsession. La provocation de la première ministre danoise, hôte du pays organisateur, vêtue d’un tailleur avec sur les manches aux couleurs LGBT, à été qualifiée de courageuse par les médias et les politiques occidentaux, alors qu’ elle n’est, en réalité, qu’ une imbécilité indigne du rang d’un chef d’État qui s’est comportée comme d’une manière plutôt légère , ne manifestant aucun respect pour la culture, les valeurs ni la religion du pays où elle était invitée. Une arrogance déplacée de gens qui se croient au dessus des autres et meilleurs que les autres et toutes leurs croyances. Inadmissible!

Par Abdelmadjid Blidi

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