Les chefs d’entreprises ont une nouvelle fois réitéré leur plaidoyer pour la mise en place d’un accompagnement financier au profit d’opérateurs économiques afin d’amortir les répercussions de la pandémie du coronavirus.
Pour la Confédération algérien-ne du patronat citoyen (CAPC), soutenir les entreprises impactées par la conjecture sanitaire exige notamment l’accélération des réformes bancaires et monétaires.
Un nouvel appel a été lancé, hier, par le président de la CAPC Sami Agli, soulignant l’impératif d’accélérer ces réformes afin de soutenir les entreprises, ce qui permettra d’accompagner la relance de l’économie.
L’appel a été réitéré par le président de la CAPC lors de son passage à l’émission «Invité de la rédaction», de la chaine III de la Radio nationale, qui a affirmé d’emblée que la crise est en train de fragiliser de plus en plus les entreprises.
Il est «nécessaire de donner la priorité aux réformes bancaires et monétaires afin d’accompagner la relance économique et les entreprises du pays en difficulté, impactées par la crise sanitaire», a-t-il déclaré.
Avant d’énoncer une série de propositions visant à soutenir les entreprises, M. Agli a détaillé comment les opérateurs économiques ont été impactés par les conséquences de la pandémie due au coronavirus.
Il a déploré que les entreprises «aient hérité d’une situation catastrophique, puisque 2019 et 2020 étaient très compliquées et 2021 s’annonce compliquée», appelant dans le même cadre à une rupture et à un changement opérationnel et rapide.
Il a affirmé que la CAPC n’a pas cessé de faire des propositions pour soutenir les entreprises. «Les choses avancent sur le plan des propositions ; nous n’arrêtons pas de partager et de remettre ce que vit aujourd’hui l’entreprise», a-t-il déclaré, plaidant pour la prise de «mesures urgentes».
«Il faut des mesures urgentes pour sauver déjà l’entreprise et pour pouvoir se projeter afin de réussir ce plan de relance économique qu’on considère comme le plan de la dernière chance, car nous n’avons pas le temps», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, M. Agli a affirmé que le soutien des entreprises passe aussi par la lutte contre la bureaucratie, notamment au niveau des établissements financiers, soulignant l’absence de la prise en charge des demandes de rééchelonnement exprimées par des entreprises.
« Nous sommes en détresse économique, alors que les décisions ne sont pas appliquées. Ce n’est pas normal. Il y a des directions qui n’accusent même pas réception de dépôt de courrier», a-t-il déploré avant de souligner le rôle des banques dans la reprise économique.
«Les banques doivent aujourd’hui plus que jamais être présentes et s’adapter à la situation», a-t-il soutenu, estimant que des demandes de rééchelonnement et de financement effectuées par des chefs d’entreprises «n’ont pas été prises en compte auprès de certaines banques», a-t-il clamé avant de souligner l’impératif pour l’administration d’être à l’écoute des chefs d’entreprises.
«Cette crise est un facteur déclencheur d’une réforme profonde, nous devons être à la hauteur du potentiel du pays avec une administration à l’écoute des chefs d’entreprise», a-t-il indiqué, soulignant la nécessité d’agir tous ensemble, solidairement et à tous les niveaux.
Pour le président de la CAPC, le taux d’intérêt auprès des banques se situe à un niveau important, évoquant, à la même occasion, la possibilité de multiplier les sources de financement de l’économie nationale.
Pour remédier à la situation difficile dans laquelle se trouvent les entreprises, M. Agli a indiqué qu’un dossier contenant des propositions de la CAPC est en passe d’être finalisé.
«L’organisation patronale qu’il préside est en passe d’achever un document comportant 62 propositions dans le cadre de l’application du plan national de relance économique», a-t-il rappelé.
En réponse à une question sur la lutte contre l’informel, le président de la CAPC a estimé que le marché parallèle «déstructure» l’économie du pays créant une concurrence déloyale. Il a ainsi appelé à des solutions efficaces «dans un intérêt de justice économique et sociale».
Enfin, le président de la CAPC a appelé à créer un organe devant centraliser l’information économique afin que les entreprises et les investisseurs puissent bénéficier «de données reflétant la réalité».
Samir Hamiche