EDITO

La carte de visite de l’Algérie

La bataille économique mondiale est pour très bientôt. Le G7, via son FMI et sa Banque mondiale, multiplie les approches en direction de pays endettés, histoire de les garder dans son giron. Les Brics à leur tour font leur réclame et proposent eux aussi leur propre banque aux pays endettés et, cerise sur le gâteau, sont dans un processus d’ouverture à un certain nombre de pays-candidats à l’adhésion au groupe. Ce dernier pèse déjà plus lourd que le G7 en matière de PIB et peut se transformer sous peu en un « monstre » économique et géopolitique. D’où la guerre annoncée.
Entre l’un et l’autre pôle, l’Algérie mène son bateau. Ses relations avec l’Occident sont au beau fixe, malgré son intention pleinement assumée d’adhérer au groupe des Brics. La France, l’Italie, les Etats Unis et l’Allemagne affichent clairement leur volonté de profiter de la nouvelle loi sur les investissements. Leurs entreprises prospectent sérieusement les opportunités d’affaires avec leurs homologues algériennes et des contrats sont d’ores et déjà signés. Des investissements colossaux sont en phase d’être lancés. Le gazoduc Algérie-Italie est une parfaite illustration de cet état de fait.
Les échanges politiques entre l’Algérie et le bloc occidental sont réguliers et Alger comme Bruxelles ou Washington ne laisse pas passer une occasion pour montrer les perspectives excellentes d’un partenariat qui s’inscrit sur le long terme et donne la nette impression que bientôt un agenda politique et économique sera mis en place, notamment avec la France qui accueillera le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en juin prochain, quelques mois après la visite de 16 ministres français à Alger d’un coup. Force donc est de constater, que dans cette guerre annoncée, l’Algérie saura tirer son épingle du jeu.
Cette posture est d’autant plus recevable par les deux pôles qui se font face que même les Brics sont demandeurs d’une puissance régionale susceptible de réaliser un certain équilibre et faire fonction d’arbitre dans le cas d’un gros problème entre l’ancien et le nouveau monde. Il est clair que tout observateur sensé s’attend à des couacs dans la machine économique de la planète. Les Brics et le G7 voudront maintenir une soupape de sécurité pour éviter une dérive grave.
Un tel statut n’est pas un cadeau et encore moins un simple concours de conjoncture. L’Algérie est l’un des rares pays au monde à s’en être tenu à des principes immuables en faveur des droits des peuples à s’autodéterminer, à la non-ingérence dans les affaires internes des Etats tiers. Elle a également démontré sa résistance aux tentatives de déstabilisation. Ressuscitée après une révolution-repaire dans l’Histoire de l’humanité, la nation algérienne a su faire face à un terrorisme barbare et l’a vaincu sans l’aide d’aucun autre pays. Elle ne doit rien à personne. C’est cela la carte de visite de l’Algérie.
Par Nabil.G

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