La course sans merci au gain rapide… le plus souvent illicite
La semaine dernière, deux ateliers clandestins de préparation de frites, purées et autres plats à base de pommes de terre destinés à la vente aux restaurants et fast foods dans la wilaya d’Oran ont été découvert lors d’une opération de contrôle menée par les services de la direction locale du commerce.
Bien plus grave que l’absence d’autorisation administrative, ces ateliers fonctionnaient dans des conditions catastrophiques et dangereuses pour la santé des consommateurs.
Des locaux dans un état d’insalubrité extrême abritent cette activité non déclarée sans aucune norme d’hygiène et de sécurité alimentaire. Une grande quantité de pommes de terre impropres à la consommation a été détruite et les locaux ont été mis sous scellés en attendant les suites de la procédure judiciaire.
Cette nouvelle opération des services du contrôle commercial illustre bien les efforts indéniables déployés ces derniers temps pour lutter contre les pratiques commerciales illégales menaçant la santé des citoyens consommateurs de produits alimentaires divers. On sait que la wilaya d’Oran a été sévèrement touchée par les pratiques illicites d’abattage clandestins, par des boucheries qui vendaient aux clients de la viande d’âne, par des denrées périssables mis en vente sur les trottoirs, et par bien d’autres dérives inscrites en banalité dans l’activité sociale collective.
Un fléau qui n’a pas cessé de prendre de l’ampleur, allant même jusqu’à encourager de présumés «hommes d’affaires» à investir dans des ateliers ou des usines de conditionnement d’aliments et de confiseries implantées directement sur un terrain agricole sans aucune autorisation. Il était bien temps pour les pouvoirs publics d’intervenir avec fermeté pour éradiquer ce fléau inscrit au vaste registre des magouilles et du trafic en tout genre.
«Ces fabricants et vendeurs de produits alimentaires non déclarés à l’administration méritent de sévères sanctions judiciaires…», déclare un commentateur sur les réseaux sociaux, ajoutant que «cela est plus grave que le trafic de kif car l’acheteur- consommateur de drogue sait au moins à quoi il s’expose…».
Il est vrai que le fait de mettre en danger la santé d’autrui est un grave délit poursuivi par la Loi. Mais selon un sociologue oranais avisé, la culture des interdits et des infractions ne pouvait que se propager à grande vitesse dans la société en raison des tares et des dysfonctionnements de l’ancien mode de gouvernance qui a fait l’impasse totale sur la nécessité de former, d’éduquer, et sensibiliser les jeunes générations aux respect des valeurs morales et citoyennes. Depuis des décennies, les paradoxes du commerce informel sur les trottoirs, de l’occupation illicite d’espaces ou même parfois d’infrastructures publiques, la prolifération et la revente de baraques d’habitat illicites, et bien d’autres pratiques introduites dans la société en atavisme d’un passé révolu ont fini par inverser l’échelle des valeurs au sein d’une collectivité fragilisée par la course sans merci au gain rapide souvent illicite.
Mais rien ne peut justifier les infractions et le non-respect des normes devant garantir la qualité et la sécurité des produits alimentaires destinés au consommateur…
Par S.Benali