La course vers l’apocalypse

Le président américain Joe Biden a déclaré que l’envoi d’armes à sous-munitions à l’Ukraine était une « décision difficile ». Mais il reste néanmoins que malgré leur extrême dangerosité, il a quand même décidé de les faire entrer dans le conflit ukrainien et a ainsi autorisé leur utilisation. Un développement des plus dangereux dans cette guerre russo-ukrainienne qui n’a pas fini de recourir aux armes les plus sales.
Dans une interview à CNN, le président américain a tenté de justifier un tel acte déclarant « Ce fut une décision très difficile à prendre pour moi. Et d’ailleurs, j’en ai discuté avec nos alliés, j’en ai discuté avec nos amis au Congrès », et d’ajouter: « Les Ukrainiens sont à court de munitions. »
Ainsi donc, les difficultés des Ukrainiens sur le terrain justifient, selon le locataire de la Maison Blanche, le recours à cette dangereuse arme qui signe le franchissement d’un nouveau pas dans l’implication directe des Occidentaux dans cette guerre et rapproche l’humanité encore davantage d’une troisième guerre mondiale. Car il faut savoir que les armes à sous-munitions sont une menace directe contre les civils pendant et après les conflits, car elles dispersent de petites bombes de manière aléatoire sur une large superficie, qui deviennent ainsi des mines terrestres. Et c’est pour ces raisons que la Convention sur les armes à sous-munitions interdit leur utilisation, leur production, leur transfert et leur stockage. Une convention signée par 120 pays, y compris par beaucoup d’Occidentaux.
Cette arme qui tue à l’aveugle ouvre fatalement la porte à l’utilisation d’autres armes plus destructrices, et risque même de faire basculer le conflit dans l’horreur du nucléaire. Maintenant il devient clair que toutes les options sont mises sur la table, et Moscou sera dans son droit de recourir à des armes bien plus sophistiquées que celles utilisées jusqu’alors. Les Américains ont, par leur décision, clairement fait entrer le conflit dans une autre dimension.
Il ne fait plus de doutes que dans un avenir proche, on nous parlera d’armes nucléaire à portée et incidences réduites. Et petit à petit on nous fera avaler toutes sortes de pilules pour justifier la folie de cette guerre. Les escalades vont suivre d’autres escalades jusqu’à perdre le contrôle totale de la situation et se retrouver devant un conflit généralisé. L’urgence pour tout le monde est de pousser les choses à leur extrême. Et personne, à ce stade du conflit, ne veut entendre parler de paix ou de pourparlers de paix.
Par Abdelmadjid Blidi