EDITO

Le souffle de la révolution

L’Algérie a célébré hier le 61è anniversaire de son indépendance. Ce jour-là, des centaines de milliers d’Algériens ont crié haut et fort leur joie de voir leur nation renaître de nouveau, enfin libre, souveraine et totalement indépendante. Les sept années de guerre d’indépendance et les difficiles négociations d’Evian ont conclu à un retrait total, sans condition de la puissance coloniale de tout le territoire algérien. Dès le 3 juillet 1962, date de la proclamation de la fin officielle d’une colonisation française en Algérie qui aura duré 132 ans, Paris n’a plus aucune prise sur l’Algérie. ni impôt colonial, ni franc CFA, ni administration sous allégeance et encore moins de présence militaire sur le territoire. Depuis ce jour l’Algérie peut se targuer d’être un Etat au sens plein du terme avec tous ses attributs.
Mais pour arriver à cette réalité qui s’est imposée à la puissance coloniale, il fallait lutter, ne rien laisser à l’ennemi, résister à la carotte et au bâton. L’Algérie combattante répondait coup pour coup, à tous les niveaux. En politique, en diplomatie et dans le domaine militaire. Sur toute la durée de la guerre, la France coloniale avait tracé des plans criminels et odieux. Cela s’est matérialisé à travers des dépenses inouïes dans une armada de mines anti-personnels et des centaines de kilomètres de files barbelés pour isoler l’Algérie du reste du monde. Les lignes Charles et Maurice sont l’illustration d’une volonté de tuer un maximum de Moudjahid. Ces derniers étaient aussi isolés de la population par l’entremise des zones interdites où tout Algérien était considéré de fait comme une cible militaire. L’armée coloniale n’a eu aucun scrupule à faire un usage généralisé du Napalm et de la torture. Plus de 2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été extraits de leur terre et regroupés dans des camps à dix milles lieux, dans d’horribles camps de concentration où l’on mourrait de faim, de maladie et de tristesse. Tout cela poursuivait un seul objectif, celui de tuer l’aspiration à l’indépendance. Après ses crimes contre l’humanité, la France coloniale s’est rendue à l’évidence que tuer cette aspiration à la liberté revenait à assassiner physiquement tous les Algériens jusqu’au dernier. Une autre option s’imposait aux dirigeants de la France : quitter le pays sans demander son reste.
Ces mêmes responsables ont saisi la profondeur d’une volonté qui prend ses racines dans une Histoire plusieurs fois millénaire. La terre d’Algérie a subi tant de convoitises et à chaque fois, les Algériens recouvraient leur liberté. Ils étaient aussi conscients que l’œuvre de la colonisation avait produit plus de 98% d’analphabètes, qu’il allait être difficile de reconstruire ce que le monstre avait détruit dans la société algérienne. Mais le souffle de la révolution a fait faire au pays des pas de géants en avant et continue de guider les pas des 45 millions de citoyens…
Par Nabil.G

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