Evênement

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La force de la légitimité

Le processus de paix en Libye est-il cette fois inéluctablement irréversible ? Sur le terrain tous les signes sont au vert et plaident en faveur de cette tendance qui se dégage depuis que l’idée de l’instauration d’un gouvernement d’unité nationale a été engagée par l’Onu selon une feuille de route qui a fini par faire un large consensus au sein de mouvements politiques libyens. Et même si on était loin de la majorité absolue et de la totale adhésion de toutes les forces en présence, il était clair que le processus pouvait être engagé, et qu’il était temps de construire autre chose que le chaos dans lequel se noyait le pays depuis la chute du régime du colonel Kadhafi en 2011.
L’enchaînement des événements étaient tous favorables au nouveau gouvernement de transition d’Abdelhamid Dbeibah, à commencer par l’obtention de la confiance du parlement libyen unifié de l’Est et de l’Ouest. Un point qui a fait défaut au GNA de Fayez al-Sarraj, qui s’il avait eu la bénédiction de la communauté internationale, n’a jamais eu la confiance des Libyens d’où les divisions et la guerre avec l’Est et le maréchal Hafter. Enfin les deux autres événements qui ont scellé la légitimité de ce gouvernement de transition, ce sont ces deux passations de pouvoir avec les deux gouvernements du pays, à savoir celui du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 dans l’Ouest de la Libye,la semaine dernière, et celui de l’Est installé à Benghazi et présidé par Abdellah al-Theni, mardi dernier.
Et si l’objectif et la raison d’être de ce nouveau gouvernement de transition est de préparer, d’organiser et de réussir les élections législatives et présidentielles du 24 décembre prochain, il a aussi toutes les prérogatives et la latitude de mener les discussions et les décisions, notamment avec tous ces pays qui ont enfreint les lois internationales et fait des terres libyennes leur espace d’affrontement en envoyant argent, armes et hommes. Une situation qui n’aura plus lieu d’être, et des pays comme les Emirats, la Russie ou la Turquie sont priés de reprendre toute leur logistique et de plier bagages au plus tôt. Et l’opération a déjà commencé avec le renvoi des mercenaires syriens envoyés par la Turquie. Les autres suivront et même les nombreux groupes armés libyens sont tenus de s’organiser en mouvements politiques, de disparaître ou de se retrouver sous le coup de la loi.
Enfin, et pour résumer, la Libye se dirige à pas sûrs vers la sortie de crise. En tous les cas, le pays n’a jamais été aussi proche de la sortie de ce long tunnel qui dure depuis dix ans et des milliers de morts. Par Abdelmadjid Blidi

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