La guerre des egos et une machine qui s’enraye
Tout d’abord il est utile de rappeler qu’il n’est là que depuis le 20 janvier 2025, c’est à dire depuis quelque cinq mois. Ce rappel est important, car Donald Trump avec ses sorties médiatiques quasi quotidiennes donne l’impression d’avoir mis les pieds à la Maison Blanche depuis de longues années.
Le bureau ovale, depuis l’intronisation du 47e président des États-Unis , s’est transformé en un ring de boxe où Trump n’hésite pas à cogner fort sur ses “invités”. Les responsables et chefs d’État qui y entrent passent de très mauvais quart d’heure où le président et son vice-président J.D Vance ne retiennent pas leurs coups. Volodymyr Zelynski, le président ukrainien, en a fait l’amère expérience où rien ne lui a été épargné, et la rencontre s’est transformée en humiliation où l’insulte n’était pas très loin. D’autres présidents européens en ont aussi fait les frais tout comme le président sud-africain Cyril Ramaphosa qui a du faire face à des accusations infondées sur un prétendu génocide perpétré par les noirs sur les blancs. Une accusation portée par le très proche ami de Trump, le milliardaire Elon Musk.
Enfin l’ancien ami, car Musk est aujourd’hui l’adversaire de Trump et il ne se retient pas pour lui porter les plus graves accusations y compris le fait d’être impliqué dans des affaires de pedopornographie.
Ce brusque changement dans les relations entre les deux grands amis d’hier, ne sera pas sans conséquences entre deux gros egos surdimensionnés qui échangent depuis quelques jours insultes et menaces. Pour Musk, qui est convaincu que c’est lui qui a porté Trump à la Maison Blanche à coup de millions de dollars, une procédure de destitution est sur la table pour mettre fin au règne de l’ancien magnat de l’immobilier. Une option qui est prise très au sérieux par les républicains qui craignent une défaite aux élections de mi-mandat qui priverait l’administration actuelle de la majorité au Congrès, surtout que Musk menace de financer des élus démocrates. Une probabilité qui paralyserait Trump qui a passé ces cinq derniers mois à promulguer des décrets, à tout bout de champ, dans de grandes mises en scène, où il déroulait sa fameuse signature au bas de centaines de documents.
Des décrets qui à ce jour ne trouvent devant eux que la riposte de quelques juges fédéraux, mais qui en cas de bouleversements au Congrès seront tous bloqués. Une situation qui signerait la fin de la tornade Trump où les piliers de sa politique comme ses guerres contre les migrants et ses guerres commerciales n’auront aucune chance de passer. Pour faire court, le mandat de Trump est à un tournant décisif et si cela bascule en sa défaveur, c’est tout son avenir, aussi bien politique que personnel, qui risque de tomber dans le très mauvais côté. Et les dernières émeutes de Los Angeles ne sont pas faites pour améliorer les choses.
Par Abdelmadjid Blidi