EDITO

La relance à portée de main

La très bonne santé financière de l’Algérie dans un environnement international des plus instable ne relève pas du hasard. La rente pétrolière est certes un élément important de l’équation financière, mais n’explique pas tout. Même si la part des recettes des hydrocarbures est on ne peut plus significative dans le saut financier réalisé par l’économie du pays, il reste que la résilience de l’économie nationale ne s’appuie pas seulement sur ce facteur précisément. La disette des années 2020 et 2021 n’a pas empêché le pays de demeurer droit dans ses bottes, de ne pas recourir à l’endettement extérieur, ni d’enregistrer une inflation record. C’est la preuve, s’il en est, que le pétrole n’est pas le grand sauveur de l’Algérie, même s’il demeure un acteur économique essentiel. Il a son importance dans les résultats financiers du pays, dire le contraire serait mentir. Mais ce qu’on doit retenir de la résilience constatée , c’est bien une gestion très judicieuse des finances publiques. Sinon, on ne serait pas là aujourd’hui à parler de relance économique, de réserves de changes, des excédents commerciaux et autres hausse sensible du PIB, engrangés ces deux dernières années.
Il reste que ce constat, bien que très important, ne suffit certainement pas pour crier victoire et s’endormir sur ses lauriers. Une partie du chemin a été faite, à travers la sagesse dont a fait montre l’État dans la gestion des finances publiques. Mais ce n’est qu’une partie du chemin qu’il va falloir parcourir pour arriver au niveau de l’émergence. Cela passe par une sérieuse relance de l’économie nationale. La récente loi sur les investissements, celle sur la monnaie et le crédit et bientôt la loi sur le foncier économique constituent le cadre qui devra servir à booster l’ensemble des filières industrielles.
L’objectif assigné à cette relance consiste en l’inversion de la logique du commerce extérieur. Il faut parvenir à ce que les exportations de pétrole et de gaz soient marginales face aux exportations hors hydrocarbures, dont le volume et la valeur doivent être décuplés dans une moyenne échéance. L’Algérie ne peut pas se contenter de 10 milliards de dollars d’exportation. A la sagesse financière doit succéder une audace entrepreneuriale.
Il est vrai que si l’on se targue d’être l’un des rares pays les plus stables, c’est en raison d’une politique volontariste qui a consisté à prioritairement se débarrasser de l’endettement. En 2023, l’économie du pays n’aura pas à supporter le poids d’une dette colossale. La démarche passée et celle vers laquelle s’engage le pays ne peuvent être qualifiées de démagogiques ou de populistes, pour la simple raison que les principaux bénéficiaires ne sont même pas encore nés. Car, disons-le clairement, l’aisance financière et l’embellie économique souhaitée profiteront aux générations futures.
Par Nabil.G

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