EDITO

La guerre, la démocratie et la régression

Il n’y a quasiment plus de doute quant aux parties qui ont su tirer profit de toutes les guerres du 21e siècle. A voir l’état des sociétés qui avaient cru les discours ravageurs et bellicistes de BHL et consorts et qui ont donné plusieurs milliers de vies humaines de leurs compatriotes pour accéder à la soit disant liberté politique et un état de démocratie plus que relative, il est clair que si un objectif avait été tracé pour toutes ces guerres que les tireurs de ficelles se sont dépêchés à qualifier de «révolutions», ce n’est manifestement pas celui d’amener un saut qualitatif aux peuples qui les avaient menées. Il est clair, en effet, que la situation dans ces pays n’augure pas, en tout cas pas encore, d’un avenir plus serein et d’une scène politique et sociale plus proche de la modernité que ce qu’elle ne l’a été sous les régimes proclamé dictatoriaux par les BHL de la planète. En Syrie, en Libye, en Afghanistan et bientôt en Ukraine, les débats sont loin d’être orientés dans le sens d’une émancipation de la société ou tout simplement vers l’ancrage véritable de la modernité. L’on discute plutôt de la menace du FMI, de l’embargo et bientôt de ces deux sujets en Ukraine. L’on s’ingénie également à trouver une probable «fréquence» pour communiquer avec des individus totalement déconnectés de la modernité et acquis à des idées et comportements en contradiction flagrante avec les us et coutumes de ces peuples. Entre l’intégrisme islamiste et le fascisme, il y a à chaque fois l’œuvre des va-en-guerre occidentaux. En ce 21e siècle, l’Occident, USA en tête, a toujours pris cause et fait pour les expressions les plus rétrogrades des peuples qu’il dit vouloir sauver de la dictature.

Les partisans, comme les opposants aux idéologies rétrogrades radicales dans ces pays sont tous deux piégés par l’idée que l’on se fait de la démocratie chez eux et en Occident. L’on a limité les vertus d’un système de gouvernance complexe et fragile à deux ou trois principes de base que sont le suffrage universel, la liberté d’expression et la liberté de manifestation. Trois attributs si facilement manipulables par les idéologies totalitaires.

Pourtant, tout le monde sait et les Européens en premier, que la démocratie ne saurait se confiner à deux ou trois bidules qui, jusque là dans tous les pays où des guerres ont été fomentées ne font rien d’autre que de rapprocher les économies de ces pays vers le FMI. Cette institution financière internationale qui est actuellement fortement sollicitée par les Occidentaux ne peut, en aucun cas, constituer la solution, bien au contraire. Tous les «observateurs» internationaux connaissent très bien les conséquences de ce qui se trame dans ces pays. Ils savent qui tire les ficelles et qui va en profiter, mais ne s’en soucient pas vraiment…

Par Nabil.G

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