Prévenir vaut mieux que guérir
Le football national doit être assaini. Ces actes de violence, que l’on voit ici et là, compliquent encore davantage la situation d’un championnat national qui peine à instaurer de manière claire et définitive son basculement réel vers ce professionnalisme tant attendu depuis des années déjà. Cette violence, malheureusement, n’est pas que l’œuvre des « supporters », mais aussi de présidents de clubs, de staffs et d’officies des équipes. Un état de faits de plus en plus inacceptable et devant lequel il devient plus qu’urgent de prendre les mesures qui s’imposent.
On ne peut plus laisser le bateau chavirer et espérer, peut-être, que tout finira par s’arranger. Il faut en premier équiper tous nos stades de caméras de surveillance à tous les niveaux, de repérer les éléments violents, de les sanctionner et surtout de les traduire devant la justice et leur infliger les peines les plus sévères. Il faut frapper d’une main de fer et ne rien laisser passer. Il est illusoire de croire que les seules sanctions sportives peuvent arriver à bout d’un phénomène qui se nourrit en réalité de ce qui est assimilé par certains à de l’impunité.
Des stades qui ont couté des millions de dollars à l’Etat ont été vandalisés, des commerces entre restaurants et superettes ont été saccagés par des énergumènes que l’on qualifie honteusement de supporters, des citoyens ont même été agressés bien loin des enceintes des stades. On se croit tout permis et on profite de la foule pour s’adonner à des comportements qui ne peuvent plus être tolérés quel que soit le club et quelle que soit sa puissance supposé.
L’heure est grave, et il faut en prendre conscience et surtout ne pas croire que ce n’est là que le dépit d’une défaite, d’une peur de relégation ou d’une année blanche sans aucun titre. Le mal est beaucoup plus profond que cela et certains cercles alimentent cette recrudescence de la violence à dessein. La sécurité doit primer sur toute autre considération. Les « supporters » violents, même s’ils ne sont qu’une infime minorité, doivent être jugés et condamnés et les dirigeants de clubs impliqués directement ou indirectement dans cette violence, ne doivent pas uniquement être sanctionnés d’amendes ou de suspension limités, mais radiés à vie du mouvement sportifs algérien.
D’autres sanctions doivent encore être appliquées, et c’est surement aux responsables et experts dans le sport de se pencher sérieusement sur la question et de faire en sorte que cette hydre qui menace et notre football et même la société soit freinée au plus vite. Sinon on va tout droit vers la catastrophe et on risque un jour d’assister à l’irréparable. C’est vrai que le phénomène n’est pas endémique ni généralisé, mais il faut dès maintenant faire en sorte de le contenir et d’y apporter les solutions préventives qui s’imposent. Prévenir vaut mieux que guérir.
Par Abdelmadjid Blidi