EDITO

La haine et la division

Les élections européennes ont montré que la France politique vit désormais sous la domination de l’extrême droite. La France institutionnelle est, quant à elle, prisonnière d’un dogme euro-atlantiste qui ne s’embarrassera certainement pas d’une alliance avec la crapulerie politique qui rappelle les années les plus noires de l’Hexagone…sa collaboration avec le régime nazi et les terribles massacres commis dans les colonies. L’extrême droite française c’est tout cela en réalité. Elle fut antisémite quand les juifs étaient faibles. Cet antisémitisme s’est transformé en islamophobie, histoire de garder à l’œil une population française qu’on aime harceler à volonté. Cette extrême droite est donc fondamentalement xénophobe. Elle le fut avec les émigrés italiens, portugais et espagnols dans la première partie du 20 e siècle. En ces temps-là, l’Italie, le Portugal et l’Espagne ne payaient pas de mine.
Il serait injuste de jeter la pierre à toute la population française ou encore de jeter le bébé avec l’eau du bain. La proportion de raciste de plus de 18 ans est, en réalité de 32% dans ce pays. C’est énorme, certes, mais ce n’est pas encore une majorité. Mais cette grosse minorité gouvernera la France. Elle qui s’en est prise aux Kanakes de Nouvelle Calédonie, en les traitant comme de vulgaires ramassis de voyous. On l’a découvert, à bien entendre les relents racistes et colonialistes de cette extrême droite lors des manifestions qui ont embrasé cet île du pacifique.
Cela peut choquer les Français de l’Hexagone, mais ils ont découvert que dans ce « territoire d’outre-mer» situé à des dizaines de milliers de kilomètres de Paris est, dans la bouche de leur concitoyens d’extrême droite, une région qui leur appartient et pas du tout aux Kanakes. Il n’existe pour ces gens-là que la France là bas. Les populations autochtones n’ont rien à revendiquer. Bref, l’exemple du traitement de la crise en Nouvelle Calédonie par la « racaille politique » du moment est strictement le même que celui réservé par leurs aînés au Maghreb et à l’Afrique qui furent sous domination coloniale française. Soulignons donc que les 30% d’électeurs feront faire à la France un voyage à rebours vers le passé. Mais ils se trompent lourdement. Le passé, c’est le passé. Le retour de l’extrême droite ne signifie aucunement le retour de la grandeur de la France, mais sa déchéance. On en veut pour preuve le soutien ostentatoire que les leaders de cette extrême droite apportent aux génocidaires sionistes en Palestine occupée. Pour eux l’Arabe ne vaut rien, comme jadis lors de la seconde guerre mondiale, le juif n’avait pas de valeur humaine. Ce courant politique nauséabond et raciste ne produit que la haine et les divisions.

Par Nabil.G

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