EDITO

La loi de Finances et la souveraineté

La loi des finances 2024 sera prochainement débattue en plénière à l’APN. L’Exécutif a déjà annoncé la couleur d’un texte très sociale, avec maintien de toutes les subventions sociales, une entrée triomphales de l’AADL 3, l’exemption des artisans de la Taxe d’activité professionnelle, des transferts sociaux jamais atteints dans les annales des lois de Finances  et surtout une volonté de maintenir les équilibres sociaux et budgétaires dans un contexte de dynamisme économique que le gouvernement entend intensifier, notamment à travers la consommation de produits locaux. Que ce soit dans l’agroalimentaire, l’ameublement, les matériaux de construction, l’électroménager ou encore l’électronique, la production nationale gagnerait à connaître des pics de production pour atteindre la taille critique pour se diriger vers l’export.

Il faut dire que l’agencement entre les budgets de fonctionnement et d’équipement, les mesures fiscales et autres facilitations aux opérateurs économiques devraient conduire à une croissance du PIB supérieur à 5 %. Cela pour dire que la loi de Finances 2024 a tiré les leçons des précédentes, mais a également capitalisé sur les acquis engrangés, en rapport avec le rythme qu’a connu l’économie du pays, caractérisé par une explosion des excédents commercial et de la balance des paiement et le maintien en l’état du niveau d’endettement proche de zéro.

Ce qu’on retient principalement du texte que le ministre des Finances présentera sous peu devant les députés de l’APN, c’est l’indépendance absolue du pays. L’Algérie n’a aucun compte à rendre à personne. Elle n’a pas de créanciers et donc pas d’intérêt à payer d’une dette qui n’existe pas. Le maintien des subventions est une décision éminemment politique de portée patriotique qu’aucune organisation internationale n’osera contester, parce qu’elle n’en a pas les moyens. Le ciblage des subventions est aussi une décision souveraine que l’Algérie a reporté en toute indépendance.

Ce que les Algériens doivent impérativement comprendre, c’est que la leçon de l’endettement des années 80 qui a conduit à la catastrophe des années 90 a bel et bien été comprise. Ils savent qu’il ne sort rien de bon de l’hypothèque de la souveraineté financière du pays. Les Algériens constatent donc de visu que serrer la ceinture volontairement est bien plus gérable que de se voir mis au pain sec par le FMI et la Banque mondiale. On aura retenu la leçon suivante, à savoir que si l’Exécutif a recouru en 2020 à l’endettement au lieu de réduire les importations superflus, on aurait aujourd’hui une marge de manœuvre moindre pour décider d’une loi de Finances aussi sociale. L’Algérien doit intérioriser la donne de la souveraineté effective de son pays, chose assez rare par les temps qui courent.

Par Nabil.G

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