La lamentable évolution de certains vieux projets de développement
Le projet de route dit de la «corniche est» reliant Arzew à Kristel via Cap Carbon sera nous dit-on achevé en 2026 suite à une «levée du gel» du financement du dernier tronçon. On sait que les travaux de réalisation de cette route littorale longue d’une soixantaine de kilomètres, avaient été fois entamés sur un premier tronçon qui a été presque achevé, consommant des dizaines de milliards de crédits publics. Le fait même de geler le reste du projet qui était dans sa dernière ligne droite, constitue un gaspillage d’argent scandaleux qui ne saurait se justifier par l’alibi de l’austérité financière mise en avant en cette époque.
La récente décision d’achever le dernier tronçon manquant de cette route côtière ouvre de nouvelles perspectives de développement local pour le littoral Est entre Arzew et Oran en passant par les magnifiques sites côtiers de Kristel et de Cap Carbon. Encore une fois, les observateurs avisés pointent du doigt les failles et les incohérences de cette gestion planifiée des investissements, aux contours autoritaristes, qui ne cessait à l’époque de pénaliser et de marginaliser les attentes et les ambitions de la métropole oranaise.
On ne peut aujourd’hui qu’applaudir et se féliciter de la reprise en considération de certains anciens projets inscrits et dotés d’une autorisation de programme permettant leur financement, et ensuite «gelés» et oubliés durant des années. Il est certes logique d’accorder aujourd’hui la priorité au financement de ces projets engagés et ayant connu un début de réalisation avant d’être suspendus. Mais il ne faut pas être grand expert pour savoir que les nouveaux coûts d’achèvement des travaux mis en veilleuse seront bien plus élevés que le montant de toute l’enveloppe initialement accordée au projet.
Le projet de la voie littorale Arzew-Kristel vient ainsi de bénéficier d’une autorisation de programme (AP) de 300 milliards au titre d’un réajustement de l’AP initiale. La première tranche du projet, un tronçon de 9,5 km, a été réceptionnée en 2010, laissant croire à un futur achèvement rapide du projet. Mais c’était sans compter sur les failles et les carences de gestion et de suivi du projet soumis à la fatalité des retards, des malfaçons et des tricheries dans l’exécution de certains travaux de terrassement et de revêtement.
Evoquant cette reprise du projet de route le long du littoral est d’Oran, les mauvaises langues oranaises ne s’empêchent pas de critiquer et de dénoncer le renoncement chronique et la passivité de bon nombre de présumées élites locales, gestionnaires élus, députés, sénateurs, membres de sphères associatives ou de cercles politiques partisans qui regardaient dans l’indifférence totale la lamentable évolution de certains projets dans leur cité, «les orteils en éventail et un doigt dans le nez».
Par S.Benali