La lutte contre les fléaux de l’arnaque et des pratiques illicites…
Sur les réseaux sociaux, des commentateurs dénoncent la curieuse initiative de certains marchands de fruits et légumes de la rue des Aurès qui affichent malicieusement sur leur ardoise le prix, non pas d’un kilo, mais de 500 grammes de fruits ou de légumes. Ce qui, de loin, était plutôt attirant pour les clients, notamment les étrangers de passage. D’autant plus que la mention «500 gr» était peu visible car inscrite en petits caractères en bas au coin de l’ardoise. Une façon de contourner la règle de l’affichage obligatoire des prix bien surveillée semble-t-il par les contrôleurs de la direction du commerce.
Et curieusement, cette nouvelle manie d’annoncer aux acheteurs potentiels le prix de la moitié du Kilo du produit est de plus en partagée par des marchands dans les commerces de proximité. Bon nombre de boulangers devant faire face aux lourdes charges de fonctionnement ont de leur côté adopté l’idée de «saupoudrer» leur baguette de pain avec quelques grains de sésame pour pouvoir la vendre au prix du pain dit «amélioré».
C’est là, affirment des observateurs, autant de formes de tricherie, voire d’arnaque, à inscrire au registre des pratiques illicites et illégales qui foisonnent depuis des années sur le tissu social et urbain.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent de ces nombreux marchands clandestins vendant des épices, de la viande et même du pain au niveau des anciens douars de misère qui ceinturaient la grande ville. A ce jour, dans certaines communes environnantes comme Hassi-Bounif, les services de l’Etat concernés assistés par les forces de l’ordre interviennent de temps à temps pour mettre fin aux activités d’un abattoir clandestin, d’un boucher ambulant, d’un pâtissier peu scrupuleux, ou même d’un boulanger activant sans être légalement déclaré.
Il y a quelques semaines, ce fut toute une usine de conditionnement de produits alimentaires qui a été découverte, cachée car construite sans aucun papier sur une parcelle de terre agricole. Des fraudes et des tricheries sur la quantité et la qualité des produits sont très souvent sanctionnées par des saisies de marchandises périmées et des fermetures d’établissements. Le secteur de la vente au détail des fruits et légumes a été de plus en plus déserté par des commerçants honnêtes et intègres installés à l’intérieur des marchés couverts, soumis à la concurrence déloyale des marchands illicites, occupant les rues et trottoirs environnant.
Des commerçants qui n’avaient d’autres solutions que de se convertir eux aussi à l’informel ou de baisser le rideau. D’autres activités, comme le transport urbain, même légalement couvertes par un agrément et un registre de commerce, restent marquées par des pratiques et des comportements non conformes à la réglementation et aux normes élémentaires.
L’anarchie et les dysfonctionnements souvent dénoncés dans la presse n’ont d’égal que la laxisme et l’ambiance d’impunité qui semble entourer les dépassements et les dérives. Bien d’autres exemples pourraient être cités pour illustrer l’ampleur de ce fléau de l’arnaque, de l’interdit et de l’illicite propre au vieux mode de gestion et de régulation qui a montré ses failles et ses limites.
Par S.Benali