La lutte inlassable contre l’habitat précaire, sauvage et illicite…
L’ancien centre d’accueil de personnes âgées, Dar El Ajaza, situé à Aïn El Beïda a été récemment démoli après avoir été longtemps squatté par une centaine de familles vivant dans des conditions d’hygiène lamentables et dangereuses pour la santé. Au lendemain du relogement de près de 130 familles occupant ce site dans la commune d’Es-Senia, les autorités locales ont entamé des travaux de terrassement de l’assiette foncière récupérée après démolition des vieux chalets.
Une opération attendue depuis plus d’un quart de siècle qui rappelle bien le vieux et triste épisode de l’ancienne cité universitaire CUMO, devenu un bidonville célèbre après des années de délaissement et de renoncement affichés à l’époque par les responsables concernés. Selon des sources communales, le terrain récupéré après démolition des chalets sera affecté à l’implantation d’un projet d’équipement public.
On se souvient, qu’au début du mois de mai de l’année en cours, le wali avait supervisé le relogement de près de 200 familles vivant dans des habitations précaires dans les communes d’Es-Sénia et Oran.
Le wali d’Oran avait supervisé l’opération de relogement des 127 familles vivant dans ces chalets délabrés, ainsi qu’une centaine d’autres familles résidant dans des habitations précaires dans les quartiers “El Makkari» et «Beau séjour» à Oran. Des familles relogées dans des logements sociaux dans la commune de Misserghine. A l’occasion de cette opération, le wali avait alors indiqué, dans une déclaration à la presse, que depuis le début de l’année 2025 en cours, 543 familles ont été relogées, dont près de 300 familles vivant dans un vieux bâti menaçant ruine dans le vieux quartier Sidi El Houari.
«Une «avancée remarquable» soulignent des responsables concernés par la charge des besoins de la population en matière d’habitat et de logement. Mais pour bon nombre d’observateurs avisés, malgré les efforts indéniables des pouvoirs publics en ce domaine, la crise du logement à Oran reste encore et bien conditionnée par la grande question toujours présente dans l’actualité, de l’éradication bidonvilles, du vieux bâti et de l’habitat précaire illicite. En début de semaine, on apprenait encore que les services de la wilaya d’Oran poursuivant leurs actions de lutte contre les constructions illicites érigées sur le domaine de l’Etat, ont procédé à la démolition de deux habitations précaires achevées et d’une demie douzaines de nouvelles fondations.
Mardi dernier, dans le quartier des Planteurs, une autre opération de démolition a été lancée pour raser de nouvelles constructions sauvages érigées sur le domaine de l’État. Une opération coordonnée par la «cellule de l’environnement et de la protection du cadre urbain» instituée au niveau du cabinet du wali, et qui a concerné la destruction de pas moins d’une dizaine d’habitations illicites dans cette zone dite «Les Planteurs», réputée être l’un des quartiers de bidonvilles les plus grands et les plus plus célèbres du pays. Un quartier pourtant promis depuis des lustres à un vaste projet de réhabilitation et de restructuration urbaine, conditionné hélas par l’éradication totale des constructions sauvages illicites qui, chaque année, renaissent ici et là des décombres de leur premières démolitions. Pas moins d’une douzaine de wali successifs nommés à la wilaya d’Oran ont eu à gérer cet épineux dossier du réaménagement du quartier des «Planteurs-Ras el Ain» sans parvenir encore à restaurer l’ordre et la cohérence urbaine. Et cela malgré les dizaines de milliers de logements distribués depuis ces trente dernières années dans le cadre du programme dit RHP, Résorption de l’habitat précaire. Un habitat certes précaire, indigne et dangereux pour la santé des occupants, mais qui est aussi le plus souvent anarchique et illicite, pénalisant l’image de la ville et portant atteinte à son développement urbain harmonieux.
Par S.Benali