EDITO

La mondialisation en perte de vitesse

En ces temps de remise en cause de l’ordre économique mondial, les observateurs retiennent l’étude selon laquelle, les pays en « contrat » avec le FMI s’appauvrissent systématiquement et voient les inégalité sociales progresser de manière effrontée. C’est la preuve que le FMI et l’autre pendant de la mondialisation, qu’est la Banque mondiale, n’apportent pas la prospérité promise au sortir de la 2e guerre mondiale. Retenons au passage que cette guerre a été qualifiée de mondiale parce que les populations des pays sous domination occidentale y ont pris part et laissé sur les champs de batailles européens des centaines de milliers des leurs. Parenthèse fermée, mais nécessaire pour relever le mensonge de l’Occident et de l’ordre mondial qu’il a proposé au reste de l’humanité.
Mais ne restons pas à ces deux piliers de la mondialisation que l’Algérie a déjà expérimenté les effets dans sa chaire, à travers le Plan d’ajustement structurel du FMI. Il existe encore un troisième pilier que les Algériens ont tout de même évité, mais que paradoxalement la quasi-totalité des pays de la planète s’y sont engouffrés. Il s’agit de l’OMC. Et disons-le clairement, ce n’est pas que l’Algérie a tourné le dos à cette institution de la mondialisation. Le sujet de l’adhésion à l’OMC était récurent, il n’y a pas si longtemps. Mais à bien lire les règles qui régissent le fonctionnement du temple de la mondialisation et du capitalisme triomphant on pouvait y voir un brin d’espérance pour l’économie du pays. Et pour cause, autant le marché national risquait une formidable invasion à même de provoquer d’immenses dommages sur le tissu socioéconomique, autant l’adhésion à l’OMC ouvrirait à notre économie de belles perspectives de développement à l’international, chose que l’on ne savait pas faire à l’époque et qu’on ne maîtrise pas encore vraiment aujourd’hui.
Les partisans de l’entrée de l’Algérie dans l’OMC tenaient beaucoup à cette façon de voir les choses. Se recrutant dans une frange d’économistes pro-OMC, ils voulaient en retenir les aspects positifs. Et même si l’industrie, l’agriculture et l’administration nationales étaient largement en deçà des normes à même de garantir une adhésion réussie, on sortait l’argument-massue, à savoir que la quasi-totalité des pays du monde sont déjà dans l’OMC. S’entêter à rester en dehors de cette organisation s’était courir le risque d’être éjecté du système économique mondial. Et puis, disaient les pro-OMC, après le pétrole que ferons-nous ? Cette interrogation était à l’origine de tous les maux de tête des décideurs du pays, elle l’est toujours soit dit en passant.
Aujourd’hui avec la guerre en Ukraine, l’émergence des Brics et l’apparition de nouveaux champions économiques on n’évoque presque plus l’OMC. La leçon à retenir est que rien n’est sacré, la mondialisation à la sauce occidentale l’est encore moins.
Par Nabil.G

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