La nature a horreur du vide
Malgré les annonces et les instructions des autorités locales visant à éradiquer le fléau des solariums sauvages et illicites, le phénomène semble bien tenace et refait encore surface cette année sur les plages de la corniche oranaise. Bon nombre de citoyens, parmi les premiers estivants, témoignent sur les réseaux sociaux de la présence d’énergumènes squattant des parcelles de sable avec leur matériel et empêchant des familles d’installer leurs propres équipements de détente au bord de mer. Des énergumènes au profil louche et menaçant qui ne semblent nullement inquiétés par une éventuelle intervention de la force publique pour faire appliquer la loi et les règlements. On sait pourtant que la région d’Ain El Turk fait partie des zones impliquées dans les toutes prochaines compétitions des J.M qui débuteront à Oran le 25 juin prochain. Alors pourquoi, se demandent bon nombre d’observateurs et de journalistes locaux, les mesures d’assainissement et de préparation du terrain n’ont pas été lancées il y a fort longtemps afin de gagner du temps en termes de sensibilisation et de mobilisation des énergies et des compétences permettant de relever le défi de la «normalisation» de l’ambiance urbaine dans ces communes balnéaires. Certes, affirment les mauvaises langues locales, «les jeux méditerranéens auront bel et bien lieu quelles que soient les conditions de leur déroulement». Et l’évaluation des bilans et des résultats, en termes de qualité d’accueil, de fonctionnement des prestations et d’esthétique de l’environnement, sera sans doute conforme aux discours et aux annonces officielles. Toutes les insuffisances, les manquements et les désagréments constatés à chaque saison estivale seront encore une fois rangés au registre de la triste banalité d’un quotidien assumé par les gestionnaires et élus en charge de la maintenance du cadre urbain. Les solariums clandestins, les présumés gardiens de parking, l’insalubrité de bon nombre de plages, le déversement des eaux usées, les constructions illicites, les accès à la mer obstrués par des baraques de vendeurs illicites, sont encore au rendez-vous de cette saison estivale coïncidant avec la manifestation J.M pourtant prévue et annoncée depuis plus de six ans. Encore une fois, le culte du laxisme et de la médiocrité ne cesse de prendre en otage l’avenir et les ambitions urbaines d’Oran et de sa région. Jusqu’à quand?
Par S.Benali