Le nombre effarant de chantiers de projets à l’arrêt, dont le nombre à décuplé depuis l’avènement de la pandémie de Covid-19 est directement à l’origine de l’enlaidissement à l’extrême des paysages et la perte de la noble réputation de la contrée côtière d’Aïn El Turck.
Les paysages du chef-lieu, qui ont connu autrefois leur renommée à la faveur de l’impeccable alignement de ses prestigieuses petites villas fleuries, entourées de jardins à la végétation luxuriante, et recouvertes de toits en tuile rouge et/ou verte, ainsi que d’autres cabanons avec pied dans l’eau, entièrement construits en bois, se sont depuis réduit en peau de chagrin. En effet, un grand nombre de ces villas a été, malheureusement, démolie alors que d’autres sont en passe de connaître le même triste sort et ce, pour céder leur place à de hautes bâtisses lugubres, pour la plupart dépourvues du moindre esthétique, ayant été érigées dans certains cas contre la volonté du voisinage et en violation des normes universelles en vigueur.
Les transgressions aux normes universelles en termes d’architecture, vivement dénoncées par les anciens riverains des localités côtières, essaimées à travers la contrée d’Aïn El Turck, ne semblent à priori nullement suscité une quelconque réaction ne serait-ce que par acquis de conscience chez les responsables en charge de ce dossier, qui pèse sordidement sur la balance de son pesant de cacahuètes. Les revendications gravitent autour du lancement d’une opération d’assainissement des paysages de tous ces chantiers à l’arrêt, qui défigurent les paysages de cette prestigieuse contrée et ce, en faisant appel au sens du devoir et de la vertu des responsables locaux concernés. En fait, les requêtes des riverains mécontents se résument autour d’une action d’envergure dans le but de sauver ce qui reste des meubles bancals, en accordant les violents des uns et des autres et de tenter ainsi d’enjoliver un tant soit peu l’image de cette région côtière. Pour ce besoin, qui devait en principe être inscrit parmi les priorités dans les opérations d’aménagement et de restauration, selon nos interlocuteurs, il s’avère nécessaire de cibler dans un premier temps les zones tampons de ladite contrée, confrontées à ce phénomène baroque. Ce piètre constat s’identifie, entre autres, à travers de hautes bâtisses et/ou autres carcasses hideuses, non achevées depuis plusieurs années, qui masquent désormais la magnifique façade maritime, en suscitant un vif désappointement chez les riverains.
Cette indésirable et sordide architecture, ne cesse de provoquer des conflits entre des riverains des quartiers résidentiels, qui se sont à chaque fois dressés en vain contre la détérioration du paysage de leur lieu de résidence et ce, en adressant vainement des requêtes explicatives aux responsables concernés. L’insolent laxisme manifeste de tout un chacun, notamment ceux qui ont eu à gérer les destinées de cette contrée ces dernières années, a énormément contribué à l’étendue de ce massacre à ciel ouvert, qui va crescendo au fil des jours. Les beaux paysages de cette partie de la wilaya d’Oran, tombent insidieusement en décrépitude au grand dam des riverains.
Dans les localités de Trouville, de Bouiseville, de Claire Fontaine et de Paradis Plage entre autres, le regard du contemplatif est violemment agressé par les hautes et morbides façades en ciment et/ou en brique, qui trônent sinistrement au milieu des pâtées de villas, dans les quartiers censés être résidentiels, en masquant la vue sur la mer. Et comme le ridicule ne tue point, d’autres chantiers de projets, comme entre autres, la fameuse piscine municipale, située à proximité de la mairie, qui tombe en ruine, le projet d’une cité de 300 logements de formule LPL, sise dans le quartier El Bahia, à l’arrêt depuis 2013, celui du nouveau bureau de poste, situé en face de l’ex-siège de la daïra où celui encore de la piscine semi olympique, mitoyen au siège de la mairie, qui ont englouti des milliards, végètent aujourd’hui dans une absurde désuétude.
Selon le constat la plupart des ces chantiers d’utilité publique, dont certains sont transformés en lieu de beuverie et de rencontres pour les marginaux, sont venus ajouter une touche supplémentaire exécrable à ce piteux tableau. Une insurrection malfaisante et criarde qui ne dit pas son nom.
Rachid Boutlélis