EDITO

L’Algérie de l’après-pétrole

Au moment où le pétrole se négocie à 60 dollars le baril, Sonatrach se lance dans l’offshore, avec l’appui de géants américains des hydrocarbures. Une foule de questions peuvent survenir compte tenu du contexte et des efforts financiers gigantesques qu’il va falloir déployer, dans une conjoncture  baissière de l’or noir. Il reste que cette perspective, indépendamment des difficultés du moment, tord le cou aux rumeurs sur la fin de la période des « vaches grasses ». Même si cette thèse se fait quelque peu insistante, il est clair que l’Algérie a encore de la marge. Mais le propos n’est pas de s’endormir sur ses deux oreilles, mais de préprarer la sortie à la dépendance de l’or noir. En cela, il faut reconnaître que la diversification économique va bon train. Et l’on veut pour preuve les importants projets miniers, agricole et dans les énergies vertes. De plus, l’argument selon lequel 15 % seulement des vastes territoires supposément riches en pétrole sont exploités est une réalité, mais ne rassure pas pour autant l’opinion publique, sachant la volatilité des prix du pétrole sur le marché international.

Il serait presque banal de rappeler que les Algériens, dans leur ensemble, attachent une importance cruciale au développement d’une solution alternative à l’économie des hydrocarbures. Les agriculteurs qui, faut-il le souligner, font de petits miracles, n’oublient pas que leur activité est subventionnée par les pouvoirs publics. C’est certes le cas un peu partout dans le monde, mais l’idéal reste une performance intrinsèque. C’est ce dont rêve les Algériens. En fait les pétrodollars seront toujours les bienvenus, mais l’on sait qu’ils cesseront un jour ou l’autre d’être la solution. C’est dire que l’offshore pourrait bien rallonger de quelques années notre mode de vie, mais que l’on se méprenne pas sur sa pérennité. C’est une chimère. Cela les Algériens le savent parfaitement et espèrent un modèle économique inclusif et solide, loin de la rente pétrolière.

Cet espoir se nourrit des grands projets dans l’industrie minière, mais également dans la pétrochimie et les énergies renouvelables. A ce propos, le gazoduc algérien destiné à fournir de l’hydrogène vert à l’Europe est un motif de satisfaction pour une société qui aspire à un saut qualitatif. 

Toutes ces questions devraient susciter de l’enthousiasme chez les Algériens. Il faut se persuader que nous formons une société capable de trouver les ressources nécessaires en elle-même, avec ou sans pétrole. Rien n’interdit d’espérer que nous puissions aussi progresser hors hydrocarbures. C’est justement en train de se faire, réalisation après réalisation. L’Algérie a effectivement pris le train du développement indépendant du pétrole. Le reste est une double question de travail acharné et de patience…

Par Nabil.G

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