EDITO

L’Algérie et ses véritables richesses

En ce jour anniversaire des nationalisation des hydrocarbures, il y a des choses à dire sur l’état du pays. Ainsi, si l’on excepte la trop longue période de sécheresse qui ne présage rien de bon pour les Algériens, les autres indicateurs sont aux beau fixe. Et pour cause, avec un pétrole à plus de 90 dollars, les perspectives immédiates au double plan social et économique sont excellentes. On attend une nette progression des excédents du commerce extérieur et un comportement « satisfaisant » de la monnaie nationale d’ici à la fin de l’année. Cela suppose une maîtrise de l’inflation, dont les premiers effets sont dores et déjà estompés après les décisions présidentielles qui ont consisté à baisser le taux de l’IRG, supprimer certains impôts pour les commerçants, relever sensiblement la rémunération des travailleurs du pré-emploi et instituer l’allocation chômage.
Cela pour dire que cette année précisément, alors que les citoyens de nombreux pays subissent frontalement les conséquences sociales et économiques du post-Covid et, très récemment, du conflit Otan-Russie autour de l’Ukraine, les Algériens bénéficient d’un traitement très avantageux pour leur pouvoir d’achat. Même s’il faut se féliciter de cet état de fait qui permet au pays d’être à l’abri des secousses qui ébranlent le monde, il faut aussi reconnaître que cela est le résultat de la flambée des prix de l’or noir sur les marchés internationaux. Et reconnaissons également que si l’Algérie est totalement désendettée, c’est principalement grâce à la manne pétrolière.
Cette nouvelle appréciation des prix trouve donc une Algérie en forme avec beaucoup d’acquis, en matière d’infrastructures de base, de logements, d’université et autres investissements publics qu’il n’est plus besoin de réaliser, mais de rentabiliser. C’est le sens que les Algériens doivent donner à la relance économique de leur pays qui ne repart pas de zéro, loin s’en faut. C’est dire que l’Algérie se retrouve à un virage décisif pour son émergence. Pour cela, il faut toujours garder en tête que cette période de «vaches grasses» que vit le pays sera fatalement suivie par une autre de «vaches maigres», si le secteur des hydrocarbures demeurera la seul locomotive de l’économie nationale. Et attention de céder à l’argument selon lequel, seuls 15% des immenses territoires censés contenir du pétrole sont exploités. Ce n’est pas un raisonnement à tenir. Même l’option de l’offshore que Sonatrach entend tester ne doit pas être rassurante pour les Algériens. Car la question ne se pose pas sur le devenir de la génération actuelle. Si l’on veut laisser à nos descendants un pays éternel, comme l’auraient voulu les millions de martyrs, il faut envisager une Algérie qui crée ses propres richesses. Le dire un 24 février, anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures a toute sa signification.
Par Nabil.G

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page