EDITO

La voix de l’Afrique

L’ordre mondial est biaisé d’entrée. Le flagrant décalage est relevé de facto au sein même du Conseil de sécurité de l’ONU, où les seules voix qui dictent cet ordre mondial et la gestion même des relations et décisions internationales, sont les voix des cinq pays issus de la donne post deuxième guerre mondiale. Une composante qui met de coté tout un continent de plus d’un milliards et demi   d’habitant qu’est le continent africain.

Une situation en total décalage avec les mutations profondes qu’a connu le monde, mais aussi le continent africain. Un état de fait remis en cause par les pays africains qui demandent  une reforme nécessaire du Conseil de sécurité.  Le droit de l’Afrique à avoir deux sièges au sein de ce conseil est un droit légitime auquel aspirent tous les Africains. Et l’Algérie est en tête de file pour demander que cette injustice soit réparée.

Le président de la République n’a pas manqué, à ce sujet, de rappeler ce droit, lors de son discours  à l’occasion du 36e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA, qui se tient à Addis-Abeba, en Éthiopie, déclarant que « Pour l’Algérie, la question de la réforme du Conseil de sécurité est impérative pour parvenir à un ordre mondial plus représentatif, plus juste et plus équilibré, notamment en cette conjoncture délicate marquée par une succession de crises et leurs retombées porteuses de prémices de nouveaux changements dans les rapports de forces sur la scène internationale», insistant sur « la nécessité de permettre au continent d’obtenir deux sièges permanents au sein de l’instance onusienne et d’accroitre son quota de représentativité au niveau des sièges non permanents, de trois à cinq sièges, conformément à la teneur du «Consensus d’Ezulwini» et de «la Déclaration de Syrte».

L’Afrique, qui connait des développements multiples à tous les niveaux , ne peut plus accepter de voir sa destinée mise entre les mains de pays qui lui sont étrangers, sans avoir à se prononcer sur son avenir et décider d’elle-même sur des questions qui la concernent en premier, comme elle doit aussi se prononcer sur les grands bouleversements qui secouent actuellement le monde et qui ont inévitablement des répercussions sur son présent et son avenir.

L’unité, la coordination et l’entente de tous les pays africains sur la nécessité de voir le continent siéger  comme membre permanent au sein du Conseil de sécurité, sont des éléments solides pour faire entendre la voix de l’Afrique qui ne doit plus subir les décisions des autres, mais être un acteur fort et influent dans un monde qui ne peut plus se faire sans le continent africains et sans les Africains.

Par Abdelmadjid Blidi

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