Oran Aujourd'hui

Le recul du débat sérieux sur les enjeux du développement local

La troisième session de l’Assemblée populaire de la wilaya organisée dimanche dernier devait débattre du projet de budget préliminaire 2024 et des priorités financières à retenir afin de garantir une gestion optimale des ressources dans la stratégie de développement de la wilaya.
L’évaluation de la récente rentrée scolaire était également inscrite à l’ordre du jour, ainsi que d’autres dossiers importants tels que la promotion des investissements, les zones industrielles, les infrastructures sanitaires et le réseau routier.
Et comme toujours, depuis des lustres, cette énième réunion des élus de l’Assemblée de Wilaya restera elle aussi marquée par les lectures et l’approbation des rapports des commissions concernées par les secteurs d’activités abordés.
Encore une fois, un état des lieux peu reluisant sera dressé et dénoncé par quelques élus et des recommandations seront adoptées pour conforter l’ambiance studieuse que l’on estime à tort porteuse de résultats à la hauteur des objectifs et des ambitions de la capitale oranaise.
Mais pour les mauvaises langues locales, ces réunions de l’APW, à quelques rares exceptions près, se suivent et se ressemblent depuis des décennies.
Il suffit d’analyser l’état des lieux des différents terrains d’action examinés pour se rendre compte des failles, des lacunes et des retards cumulés dans différents domaines de gestion des affaires locales.
Cette session de l’APW, comme d’autres auparavant, a été surtout marquée par les envolées de colère du premier responsable local qui n’a pas manqué, encore une fois, de sermonner sévèrement quelques élus coupables de laxisme et de défaillances dans leur missions.
Le wali a confirmé aux membres de l’APW qu’il avait interdit à un chef de Daira d’assister aux sessions et réunions de travail et a écrit au ministère de l’intérieur pour demander l’éviction de ce responsable de ses fonctions.
La même sanction a été demandée par le wali d’Oran à l’encontre du maire du chef-lieu de la même daïra, pour «dissimulation de corruption» et graves négligences dans la gestion des affaires communales.
«Il y a ceux qui travaillent sérieusement et il y a ceux qui causent des désastres», a souligné le wali d’Oran, résumant à sa façon l’état des lieux désastreux de la gestion municipale, connu et dénoncé depuis des années.
«En interdisant, comme il le dit, la participation aux réunions à tous les responsables coupables de négligence dans le travail» le wali d’Oran prend surtout le risque de leur rendre service en leur accordant du temps libre pour se livrer à leurs turpitudes et à leurs Khlat…», affirment, sur les réseaux sociaux, quelques oranais dépités par le règne de la médiocrité et de la stagnation.
Mais même si beaucoup approuvent la colère et les réprimandes du wali, quelques observateurs de la scène locale pointent surtout du doigt le recul de l’efficacité et de la compétence dans le débat autour des enjeux du développement, du progrès et de la modernité tant clamée par bon nombre de walis successifs…
Par S.Benali

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