EDITO

L’arme énergétique

Le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du forum des pays exportateurs de gaz s’ouvre ce jeudi à Alger. Une occasion pour les dirigeants de ces nations d’avancer leurs pions dans un espace énergétique de plus en plus dynamique et où le gaz a tendance à prendre une part considérablement importante. Le contexte économique et géopolitique mondial a tendance à faire de ce sommet un rendez-vous crucial pour l’avenir énergétique de la planète. Et pour cause, l’une des régions les plus consommatrice de gaz, à savoir l’Europe, traverse, depuis la guerre en Ukraine, une terrible crise en raison du sabotage des gazoducs qui la liaient à l’un des géants en terme de production de gaz naturel. La Russie qui a engagé son opération militaire spéciale contre le régime de Kiev a su tirer profit de sa position, de ses capacités et des alliances tissées avec d’autres zones de forte consommation. Résultat, l’Europe est en pleine récession et son principal souci est de reconstituer un mix énergétique où le gaz est incontournable. En cela, l’Algérie qui accueille un Sommet historique du gaz passe pour être l’alternative idéale pour le Vieux continent.
En se posant comme l’un des décideurs principaux dans la planète gaz, Alger a l’avantage historique de contribuer à la redistribution des cartes énergétiques et, dans ce contexte, elle a parfaitement réussi une manœuvre magistrale en proposant à l’Europe un mix énergétique comprenant, le gaz naturel, l’électricité et l’hydrogène vert. Ce deal historique que l’Union européenne voit comme une chance inouïe dans le cadre de son repositionnement après l’échec des sanctions contre la Russie, est de nature à rééquilibrer les rapports entre les deux rives de la Méditerranée.
Ainsi, après des dizaines d’années d’une démarche qui minimise l’apport de l’Algérie dans les apports énergétiques à l’Europe, la donne a sensiblement évolué à la faveur de notre pays qui s’impose comme seule puissance énergétique à même de permettre à l’Europe de sortir la tête de l’eau. Il faut dire que le gazoduc est une première étape de ce nouvel équilibre qui obligera l’Europe à revoir toute sa stratégie vis-à vis de l’Afrique du nord et de l’Afrique toute entière. Car, sachant le leadership algérien dans le continent noir, Alger sera un passage incontournable.
Aidée par une conjoncture géopolitique qui lui a été favorable, la stratégie énergétique nationale s’est révélée payante. Elle a eu le grand mérite de replacer le pays sur un axe de puissance. L’attitude de l’UE vis à vis de l’Algérie témoigne d’un changement de paradigme énergétique. Et l’Algérie en est la plus grande bénéficiaire.
Par Nabil.G

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